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La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, présentant le plan de relance européen à Bruxelles le 27 mai 2020. © Maxppp - OLIVIER HOSLET/EPA/Newscom

Coronavirus : la Commission européenne propose un plan de relance de 750 milliards d'euros

La présidente de la Commission européenne a dévoilé ce mercredi un plan d'aide exceptionnelle de 750 milliards d’euros, très attendu par les Etats éprouvés par la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus. L'Italie et l'Espagne sont les principaux bénéficiaires de ce plan.

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750 milliards d'euros de subventions et prêts combinés pour aider l'Union européenne à sortir d’une récession sans précédent. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté ce mercredi au Parlement européen le plan de relance qui doit permettre à l’Union européenne et à ses 27 Etats membres de faire face à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19. En quoi consiste-t-il ? Quels sont les pays concernés ? Pourquoi cette proposition est inédite dans l'histoire de l'UE ? France Bleu fait le point.

Un fonds de relance de 750 milliards d'euros

La Commission européenne s'engage à dépenser 750 milliards d'euros. La création de ce fonds de relance s'ajoute aux mesures d’urgences, à hauteur de 540 milliards d’euros (sous forme de prêts), que l’UE a déjà décidées et aux 1.000 milliards d’euros que la BCE s’est engagée à injecter dans le système financier.

Concrètement, la Commission prévoit d'emprunter sur les marchés au nom de l'UE pour abonder le budget européen. L'argent sera utilisé pour renforcer certains programmes et en créer d'autres pour faire face à la crise. C'est la première fois dans l'histoire de l'UE que la Commission propose l’émission d’une dette mutualisée européenne de grande ampleur. Signe que l'Allemagne, longtemps opposée à cette option, a évolué sur le sujet. 

L'Italie et l'Espagne principaux bénéficiaires

L'Italie et l'Espagne, particulièrement touchés par la pandémie, sont les principaux bénéficiaires de ce plan de relance, ont indiqué des sources européennes à l'AFP. L'Italie devrait récupérer 172,754 milliards d'euros, l'Espagne 140,446 milliards d'euros. La France toucherait 38,772 milliards d'euros.

Selon des sources européennes, sur les 750 milliards d'euros, 500 milliards seraient redistribués sous forme de subventions -comme le préconise le projet franco-allemand présenté la semaine passée- et le reste en prêts aux Etats membres.

Une proposition inédite dans l'histoire de l'UE

Si elle est acceptée, cette proposition sera le plus gros plan de relance jamais lancé par l'UE. Elle témoigne en outre d'un changement de doctrine : jusqu'à présent, l'Allemagne s'était toujours opposée à l'idée de mutualiser la dette européenne. 

Cependant, obtenir l'unanimité des Etats membres, obligatoire pour valider le budget, s'annonce difficile. En février déjà, les 27 avaient échoué à se mettre d'accord sur un budget de l'ordre de 1.000 milliards d'euros pour la période 2021-2027. Et la crise sanitaire et économique a accentué les divisions entre pays du Nord et pays du Sud, les plus touchés par la pandémie. Les plus rigoristes (Pays-Bas, Autriche, Danemark et Suède), militent pour un soutien financier qui reposent uniquement sur des prêts qui devront donc être remboursés, et refusent le principe de subventions. 

Selon une source européenne interrogée par l'AFP, le projet d'Ursula von der Leyen sera un panachage entre les deux options, et en cela "ne sera pas un copier-coller" de la proposition franco-allemande avancée la semaine passée par Angela Merkel et Emmanuel Macron. La somme allouée au fonds de relance ainsi que les conditions pour en bénéficier restent à finaliser. Les pays bénéficiaires devront probablement présenter un plan d’investissements et de réformes, compatible avec les priorités politiques de la Commission européenne : la transition énergétique, le numérique et une plus grande souveraineté européenne. La mise en oeuvre du plan de relance dépendra aussi de la capacité d'emprunt de Bruxelles. Ursula von der Leyen veut l'accroître en  relevant les recettes théoriquement disponibles dans le budget - des sommes que l'UE peut légalement exiger des Etats membres - à 2% du Revenu National Brut (RNB) de l'UE, contre 1,2% actuellement, selon une source à la Commission.

Négociations épineuses

Les négociations s'annoncent longues et houleuses. La chancelière Angela Merkel a d'ores et déjà écarté l'hypothèse d'un accord politique lors du prochain conseil européen, prévu le 18 juin. Une fois conclu, l'accord sera soumis au vote du Parlement européen. Quoiqu'il advienne, le nouveau budget n'entrera en vigueur qu'en 2021, il faudra donc trouver une solution pour disposer de financements dès l'automne pour soutenir les économies menacées de récession. 

Le prochain budget de relance devra aussi répondre aux engagements politiques de la Commission, parmi lesquels le développement de "l'autonomie stratégique" de l'UE, afin qu'elle soit plus résistante aux crises et moins dépendante de l'extérieur, notamment de la Chine.  

La Commission a par ailleurs validé 2.130 milliards d'aides d'Etat depuis le début de la crise, dont près de la moitié débloquée par le gouvernement allemand pour soutenir ses entreprises.