Coronavirus: 750 mia d’euros pour relancer l’économie de l’Union européenne

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Ursua von der Leyen doit s'exprimer dans l'après-midi.KEYSTONE/AP/Olivier Hoslet
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Paolo Gentiloni: "l'UE a besoin d'un vaste plan d'aide".KEYSTONE/EPA/KENZO TRIBOUILLARD

La Commission européenne propose de créer un fonds de relance de 750 milliards d’euros pour contrer la crise économique dans l’Union européenne. le plan sera dévoilé cet après-midi.

750 milliards d’euros pour soutenir l’économie européenne mise à mal par le coronavirus: la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen va dévoiler un plan d’aide exceptionnelle, très attendu par les Etats éprouvés par la crise.

Selon des sources européennes, l’Italie et l’Espagne se taillent la part du lion dans ce plan de relance. Sur un total de près de 750 milliards d’euros de subventions et prêts combinés, l’Italie devrait récupérer 172,754 milliards d’euros, l’Espagne 140,446 milliards d’euros. La France toucherait pour sa part 38,772 milliards d’euros.

Le plan repose sur un projet révisé du budget à long terme de l’UE, auquel est adossé un nouveau fonds de relance qui serait alimenté par des emprunts à grande échelle de la Commission au nom de l’UE, d’une ampleur sans précédent.

La Commission a proposé un fonds d’un montant de 750 milliards d’euros, selon le commissaire européen à l’économie, l’Italien Paolo Gentiloni. Sur cette somme, 500 milliards seraient redistribués sous forme de subventions – un montant préconisé dans le projet franco-allemand présenté la semaine passée – et le reste en prêts aux Etats membres, selon des sources européennes concordantes.

Si elle est acceptée, cette proposition serait le plus gros plan de relance jamais lancé par l’UE. «Nous voyons potentiellement un changement radical dans la politique macroéconomique européenne (…) Cela crée un précédent important», a commenté mercredi Philippe Lambers, co-président du groupe des Verts au Parlement européen, dans l’attente de la présentation de Mme von der Leyen.

La semaine passée, l’Allemagne avait surpris en annoncant, avec la France, un changement radical de doctrine: dans une proposition commune, Paris et Berlin soutenaient un plan de 500 milliards d’euros, via un mécanisme de mutualisation de la dette européenne, une option à laquelle Berlin était jusqu’à présent hostile.

Exercice difficile

Mais obtenir l’unanimité des Etats membres, requise sur le budget, sera un exercice difficile. Déjà avant la pandémie, les 27 avaient échoué en février à se mettre d’accord sur un budget de l’ordre de 1000 milliards d’euros pour la période 2021-2027.

La tempête économique n’a pas resserré les rangs entre pays du Nord et pays du Sud, les plus éprouvés par la crise sanitaire. Les différents camps se sont regroupés autour d’une nouvelle ligne de fracture: ceux, plus rigoristes (Pays-Bas, Autriche, Danemark et Suède), qui veulent un soutien uniquement via des prêts, qui devront donc être remboursés, et ceux qui ne veulent que des subventions.

Le projet d’Ursula von der Leyen sera un panachage entre les deux options. Il «ne sera pas un copier-coller» de la proposition franco-allemande avancée la semaine passée par Angela Merkel et Emmanuel Macron, a assuré une source européenne.

ATS