Coronavirus : 1 800 milliards d'euros, le prix de la relance en Europe

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La Commission européenne a annoncé son plan de relance. / MAXPPPMAXPPP / Nicolas Landemard / Le Pictorium

L'Union européenne a dévoilé ce mercredi son plan de relance économique tout en poursuivant son déconfinement face à l'épidémie de coronavirus.

La Commission européenne a dévoilé mercredi un plan de relance de 750 milliards d'euros qui, adossé à un budget pluriannuel de 1 100 milliards d'euros, doit permettre à l'économie du bloc de se remettre de l'épidémie de coronavirus qui a fortement ébranlé les 27 Etats membres.

"La Commission propose aujourd'hui un nouvel instrument de relance (...) dans le cadre d'un budget pluriannuel repensé", a annoncé l'exécutif européen dans un communiqué. "Au total, ce plan de relance européen mobilisera 1 850 milliards d'euros pour réamorcer notre économie et s'assurer du rebond de l'Europe".

Ce projet de la Commission mentionne également la possibilité de mettre en place de nouvelles recettes pour le budget européen, comme une nouvelle taxe sur le numérique, une taxe carbone sur les importations ainsi qu'une taxe sur les entreprises.

Lignes de fracture

Sur les 750 milliards, 173 milliards d'euros seront débloqués pour l'Italie (82 milliards d'euros d'aides directes et 91 milliards sous forme de prêts) et 140 milliards d'euros pour l'Espagne (77 milliards d'aides directes et 63 milliards sous forme de prêts), les deux pays les plus touchés par l'épidémie, selon un responsable européen.

Avant même sa présentation, ce plan de relance a mis en lumière les lignes de fracture toujours vivaces entre les Etats membres sur les outils à utiliser pour venir en aide aux pays et aux secteurs les plus éprouvés par la crise.

D'un côté, la France et l'Allemagne qui ont proposé le 18 mai la création d'un fonds de relance doté de 500 milliards d'euros levés par la Commission, qui accorderait des aides budgétaires aux régions et aux Etats de l'Union les plus touchés par la crise du coronavirus.

Ces sommes seraient empruntées sur les marchés par la Commission à des taux plus avantageux que ce qu'obtiendraient des Etats aux finances publiques en difficulté comme l'Italie par exemple ou la France.

De l'autre, les Etats dits "frugaux", comme l'Autriche, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, réticents à l'idée de simples transferts budgétaires vers des Etats membres, et qui préfèrent l'option de prêts (remboursables) aux Etats les plus touchés.

"Jour essentiel pour l’Europe", a réagi le chef de l'Etat français Emmanuel Macron sur son compte Twitter après la présentation du plan. "Nous devons aller vite et adopter un accord ambitieux avec tous nos partenaires européens". Le projet de la Commission sera à l'ordre du jour du prochain sommet européen, les 18 et 19 juin.