https://ds1.static.rtbf.be/article/image/1920xAuto/f/c/0/c7da2202001ef3739c67954b4c9dbb31-1590586519.png
Coronavirus: quel avenir pour les espaces de coworking?
© Tous droits réservés

Coronavirus: quel avenir pour les espaces de coworking?

by

Avant la crise sanitaire du coronavirus, les espaces de coworking se multipliaient un peu partout en Belgique. Qu'en est-il maintenant ?

Ces espaces de coworking misent beaucoup sur la convivialité. Ils permettent à des indépendants, des start-up, des petites entreprises de partager des espaces de bureaux, de partager des lieux de vie — la machine à café, la cuisine, etc. Avec le confinement, beaucoup se sont vidés.

Témoignage d’Éric Bossart, qui anime Co'Din Coworking, sur les hauteurs de Dinant. "Tout a été directement à l’arrêt, ce qui ne veut pas dire qu’on n’a pas gardé des contacts. Il n’y a pas énormément de coworkers ici à Dinant, j’en ai quatre pour l’instant, et j’ai gardé contact avec ces quatre personnes pour voir comment elles fonctionnaient, ce qu’elles souhaitaient avoir comme services, et surtout envisager avec elles la partie post-crise sanitaire".

Déconfinement

Comme le reste de la Belgique, ce petit espace de coworking est en train de sortir progressivement et prudemment du confinement.

Sur les quatre coworkers — c’est un petit espace — trois sont revenus. Les visites de clients, les visites de fournisseurs et de prospects sont également possibles, à condition évidemment de respecter les règles d’hygiène et de distanciation physique.

Situation différente dans un coworking nettement plus grand. Avec plus d'une centaine de clients, le WIP est resté ouvert pendant la période du confinement pour assurer des services de base aux quelques membres qui venaient encore, genre la réception du courrier. Mais clairement, l’espace a tourné au ralenti, comme l’explique sa gérante, Isabelle Gilain.

"Les personnes en espace partagé réduisaient fatalement leurs venues parce qu’il fallait aussi s’occuper des enfants. Fatalement, le télétravail a primé. Lorsqu’on a pu recommencer le business B2B suite au déconfinement annoncé par le gouvernement, on a repris un tout petit peu, mais vraiment très légèrement. Et là, les membres nous disaient : "'oui, mais on doit encore s’occuper de nos enfants, donc on ne va pas revenir de suite'", ou alors le télétravail est encore la priorité. Et là, ça fait depuis cette semaine qu’on voit aussi bien les bureaux privés que le coworking reprendre doucement".

Ces espaces vont-ils survivre ?

Cela dépendra évidemment de la gravité et de la longueur de la crise économique, car il y aura des start-up en faillite, il y aura des indépendants qui arrêtent leur business, et donc des clients en moins pour les espaces de coworking. Mais à ce stade, chez WIP, l’impact est limité.

"Ici, on a eu très peu de préavis, et ceux qu’on a eus, c’est vraiment des secteurs liés directement à la crise sanitaire, tels que l’Horeca, un autre qui est actif dans des solutions par rapport à l’intérim et une dame qui travaillait en marketing sur le marché italien".


►►► Notre dossier sur la crise du coronavirus


Difficile pour les prochaines semaines et les prochains mois de prévoir quel sera l’impact de la crise économique sur le secteur, mais les espaces de coworking ont peut-être une belle carte à jouer, sachant qu’avec le succès du télétravail, pas mal d’entreprises envisagent de réduire leurs espaces de bureaux — singulièrement, les espaces de bureaux dans les grandes villes — et pourraient bien louer des espaces de coworking en complément, par exemple à la périphérie des grandes villes, pour accueillir leurs salariés.

Par exemple, ceux qui habitent à Dinant et qui viennent travailler à Bruxelles, au lieu de venir à Bruxelles, ils pourraient travailler une partie de la semaine non pas chez eux, parce qu’il y a les enfants, le chien, etc., mais dans un espace de coworking tout près de chez eux. Ils gagneraient beaucoup de temps de transport, beaucoup d’efficacité et de productivité. Il y a donc une carte à jouer, il faudra voir.