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Mi-séance Paris : le CAC40 poursuit son ascension, Renault s'envole

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Mi-séance Paris : le CAC40 poursuit son ascension, Renault s'envole

(Boursier.com) —

LA TENDANCE

L'euphorie serait-elle en train de gagner les places boursières ? On pourrait commencer à le croire... Le CAC40 aligne une troisième séance de forte progression à la mi-journée et les futurs sur les indices américains pointent encore en nette hausse alors que le S&P-500 a désormais repris 37% depuis son creux du 23 mars ! A Paris, le CAC40 grimpe de 1,80% à 4.688 points à midi. Le redémarrage de l'économie mondiale face à la pandémie de coronavirus, qui s'essouffle désormais dans de nombreux pays, et les espoirs autour d'un futur vaccin continuent à favoriser la prise de risques.

Par ailleurs, le plan de relance post-pandémique que la Commission européenne doit présenter ce mercredi devrait mobiliser un total de 750 milliards d'euros, vient d'indiquer la chaîne de télévision allemande N-TV, qui cite des sources à Bruxelles. Ce montant devrait recouvrir 500 milliards d'euros dégagés sous forme d'aides non remboursables et 250 milliards sous forme de prêts.

Les opérateurs semblent ainsi désormais totalement ignorer les problèmes actuels ou potentiels : contraction économique sans précédent, deuxième vague épidémique ou escalade entre Washington et Pékin autour de la situation de plus en plus tendue à Hong-Kong.

En France, l'économie, qui commence à reprendre son souffle après deux mois au ralenti, pourrait se contracter de 20% au deuxième trimestre, selon la dernière estimation de l'Insee. Avec ce plongeon "vertigineux", le PIB devrait reculer de 8% sur l'ensemble de l'année dans l'hypothèse d'un retour intégral à la normale dès juillet, que l'Insee juge "peu réaliste"...

Si l'agenda macro est quasi vide de part et d'autre de l'Atlantique en ce milieu de semaine, plusieurs sociétés se distinguent. Renault s'envole notamment de 15% après la présentation d'un nouveau business modèle pour l'alliance avec Nissan et Mitsubishi et en attendant l'annonce de son programme de restructuration vendredi. Globalement, le secteur automobile bénéfice également du plan de soutien de l'Etat dévoilé hier par Emmanuel Macron. Ipsos et Figeac Aero ne sont pas en reste après des points rassurants sur leur activité tandis que les banques prennent près de 10% dans un mouvement de rattrapage autour des valeurs délaissées au coeur de la crise.

VALEURS EN HAUSSE

* Ipsos s'envole de 16% à 22 euros après un point sur son activité jugé rassurant par la communauté financière. Le titre n'avait plus enregistré une telle hausse depuis la fin avril 2019. Le groupe a indiqué hier soir que le niveau de son carnet de commandes est beaucoup moins affecté en mai qu'en avril par des annulations et reports. Au total, il devrait, pour l'ensemble du mois, baisser d'environ 15%, soit un rythme de décroissance 4 fois inférieur à celui constaté en avril. "Pour les cinq premiers mois de l'année, le carnet de commandes de 2020 marque une réduction un peu supérieure à 10%. Sur la même période, le chiffre d'affaires suit une évolution très semblable".

* Renault flambe de plus de 15% à 22,2 euros. Au lendemain de la présentation du plan de soutien à l'industrie automobile dévoilé par Emmanuel Macron, et en attendant celle du programme de restructuration du constructeur prévue vendredi, Renault profite des annonces relatives à la refonte du business modèle de son alliance avec Nissan Motor et Mitsubishi Motors.

Dans ce nouveau modèle, "chaque membre deviendra référent dans les régions où il possède les meilleurs atouts stratégiques et y agira comme facilitateur et soutien de la compétitivité des autres". Sur le plan organisationnel, les membres de l'Alliance vont adopter un "système 'leader-follower' pour les projets véhicules sur lesquels ils vont coopérer", avec une standardisation renforcée dans chaque segment de produits. L'objectif est que d'ici à 2025, près de 50% des modèles de l'Alliance soient développés et produits sous ce système, qui "devrait permettre de réduire les coûts et les dépenses d'investissements par modèle jusqu'à 40%". "Une fusion entre les partenaires de l'alliance n'est pas à l'ordre du jour", a tenu à préciser Jean-Dominique Senard, président du conseil opérationnel de l'alliance et de Renault. "Nous n'avons pas besoin d'une fusion pour être efficaces", a ajouté le dirigeant.

* Figeac Aero s'offre un bond de 13% à 3,3 euros. Le sous-traitant aéronautique a dévoilé, au titre de son exercice 2019-2020, des revenus de 441,6 ME en progression de +3,2% et de 0,7% à périmètre et taux de change constants. Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, la société a constaté un repli de son volume d'activité proche de 25% sur le mois de mars et a réalisé, sur le seul 4ème trimestre, un chiffre d'affaires de 98,8 ME en retrait de 13,4%. our l'exercice clos, la rentabilité sera mécaniquement impactée par la baisse d'activité du mois de mars, néanmoins, Figeac Aéro anticipe un niveau d'EBITDA globalement en ligne avec les attentes du consensus. Le niveau de Free Cash-Flows reste maîtrisé au 31 mars grâce aux actions d'amélioration de la performance engagées depuis le début de l'exercice qui avaient déjà commencé à porter leurs fruits dès le second semestre.

* Elior gagne 9% à 6,4 euros malgré l'annonce de résultats négatifs au premier semestre de son exercice décalé. Le groupe de restauration collective sous contrat a essuyé une perte nette de 17 ME sur la période pour un chiffre d'affaire de 2,459 MdsE, en baisse organique de 6,2%. L'Ebita ajusté est ressorti à 52 ME à comparer à 122 ME au premier semestre de l'an dernier. L'impact du COVID-19 est estimé à 157 ME sur le chiffre d'affaires et à 70 ME sur l'Ebita ajusté. Elior accélère désormais son plan de transformation avec le renforcement de la discipline de gestion de trésorerie pour minimiser sa consommation de cash et reste réactif pour adapter en continu son organisation aux variations de chiffre d'affaires.

* BNP Paribas s'adjuge 7,5% à 33,4 euros. Outre la nouvelle hausse généralisée des marchés, le titre de la banque de la rue d'Antin bénéficie également du soutien de Morgan Stanley qui a rehaussé à 'surpondérer' sa recommandation sur le dossier en visant 41 euros contre 37 euros auparavant. La trajectoire des bénéfices des banques françaises et du Benelux reste incertaine mais la valorisation de BNP Paribas a trop baissé, selon le courtier américain.

* Societe Generale (+8,4% à 14,6 euros) et Credit Agricole (+5,5% à 8 euros) profitent également du mouvement de rotation vers les valeurs délaissées jusqu'ici par les opérateurs.

* Saint Gobain (+1,4% à 28,2 euros) après sa très belle opération financière. Le spécialiste des matériaux de construction a finalisé la cession d'environ 15,2 millions d'actions Sika détenues par sa filiale Schenker-Winkler Holding AG pour un montant total de 2,56 milliards de francs suisses. La transaction, qui permet à Saint Gobain de sortir totalement du capital du groupe helvète, s'est faite par placement privé auprès d'investisseurs institutionnels qualifiés par voie de construction accélérée d'un livre d'ordres. Cette cession aura permis à Saint-Gobain de générer un gain brut s'élevant à 1,54 milliard d'euros depuis mai 2018 et ainsi de renforcer encore son bilan.

VALEURS EN BAISSE

* Technicolor cède 1,6% à 3,7 euros après avoir renoncé à son augmentation de capital d'environ 300 millions d'euros. Compte tenu des incertitudes persistantes sur les conditions mondiales de marché et de l'impact de la crise du "Covid 19" sur ses activités à court terme, le groupe a entamé des discussions avec certains de ses créanciers financiers et tiers investisseurs afin d'obtenir un nouveau financement qui s'élèverait à environ 400 ME. À ce jour, la Société a reçu des offres indicatives de la part d'un investisseur et d'un des prêteurs actuels du groupe, et les négociations sont en cours. Ce nouveau financement permettrait à Technicolor de rembourser la ligne de crédit à court terme de 110 M$ accordée par JP Morgan en mars 2020 et arrivant à échéance le 31 juillet 2020 et financer les besoins de liquidité de la firme à partir de juillet 2020.

* Groupe ADP redonne 1,3% à 95,5 euros. La société a constaté l'impossibilité d'atteindre à la fin de l'année 2020 les objectifs financiers et d'investissements liés à la période 2016-2020 compte tenu de la pandémie Covid-19 et des conséquences qu'elle a engendrées sur le secteur du transport aérien et sur les plateformes parisiennes en particulier. Elle a ainsi demandé, après autorisation de son conseil d'administration, de notifier au directeur général de l'Aviation civile une demande de résiliation du CRE 3 couvrant la période 2016-2020.