«Guéguerre» des stades: pourquoi Indochine préfère Lille à Bruxelles

Pour fêter dignement ses quarante ans d’existence, Indochine prévoit de remonter sur la scène de plusieurs stades en 2021, mais sans passer par Bruxelles, ce qui agace l’échevin de capitale belge.

1981-2021 : Indochine a quarante ans. Et toujours une patate d’enfer quand il s’agit d’aller à la rencontre de leur public, notamment leurs très nombreux fans nordistes. Après deux concerts au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d’Ascq les 22 et 23 juin derniers, Indochine y fera de nouveau l’événement le 3 juillet prochain. dans le cadre du « Central Tour », la tournée de leurs 40 ans. Nicola Sirkis et ses acolytes prévoient cinq dates dans cinq stades pour cette tournée. Entre mai et juillet 2021, ils passeront par Bordeaux, Marseille, Saint-Denis (Stade de France), Lyon et Lille (dernière date). Mais pas par Bruxelles, alors que les fans belges sont nombreux.

« Le stade Baudouin ne reçoit pas dignement le public »

C’est la vétusté du stade qui est en cause. Indochine considère que les artistes et surtout le public n’y sont pas accueillis dans de bonnes conditions. C’est en tout cas ce qu’a répondu Nicola Sirkis quand la question lui a été posée dans la vidéo annonçant cette tournée : « On a longtemps travaillé et visité et, malheureusement, on a constaté que le stade Baudouin n’était pas adéquat et ne recevait pas dignement le public. Je vais me faire beaucoup d’ennemis mais je m’en fous. »

Ces mots n’ont en effet pas plu à Benoît Hellings, échevin de la Ville de Bruxelles, qui défend l’enceinte bruxelloise. Si le stade était vétuste, « nous n’aurions pas reçu Rammstein et Metallica il y a à peine huit mois », lance l’échevin dans les colonnes de la Libre Belgique. Même s’il ne nie pas qu’« un sérieux lifting s’impose », il met plutôt le choix d’Indochine sur le dos de la proximité entre Lille et Bruxelles.

Il y a peu d’insfrastuctures d’envergure qui peuvent accueillir des productions telles que celles d’Indochine et « sur ce marché, Lille est le principal concurrent de Bruxelles », souligne Benoît Hellings. « Les producteurs de spectacles pour stades visent la même clientèle (…) là-bas et chez nous. Surtout s’il s’agit d’un groupe francophone. » La concurrence est donc rude entre la capitale belge et la capitale du Nord, il parle même de « guégerre des stades ».

Les autres stades français sont « trop petits »

Indochine n’oublie pas ses fans belges pour autant, puisque « beaucoup de cars seront organisés à partir de la Belgique pour le concert de Lille ». « Lille n’est qu’à une heure de Bruxelles et pas loin de Mons », a ajouté le charismatique leader.

Avec seulement cinq dates, le groupe dit avoir « centralisé au mieux », et les régions dans lesquelles il ne se rend pas ne sont pas « oubliées » mais ne disposent simplement pas de stade assez grand. C’est le cas du grand Est : « le stade de Metz est trop petit », répond sans appel Nicola Sirkis.

Avec son « Grand stade », deuxième plus grande structure de France en capacité d’accueil spectateurs, Lille et la métropole lilloise jouent définitivement dans la cour des grands.