Le plan de relance de 750 milliards d'euros de la Commission européenne pour sortir de la crise
Bruxelles a proposé un plan ambitieux de relance de l'économie européenne alors que certains des États membres de l'UE font face à une crise sérieuse.
Entre subventions et prêts, la Commission européenne va mettre 750 milliards d'euros sur la table pour aider les pays européens à sortir de la crise. Et à relancer la machine économique. Selon plusieurs sources européennes, deux pays devraient tout particulièrement bénéficier de ces aides : l'Italie et l'Espagne, toutes deux durement touchées par la pandémie de coronavirus. Dans le détail, sur les 750 milliards que Bruxelles compte débourser, 172,754 milliards d'euros devraient être alloués à l'Italie, tandis que l'Espagne bénéficierait de 140,446 milliards d'euros d'aides. Le coup de pouce à la France est en comparaison bien inférieur, avec près de 39 milliards d'euros alloués.
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a dévoilé mercredi 27 mai ce plan de relance ambitieux, d'une ampleur exceptionnelle, et surtout très attendu par des États membres européens qui tentent de se relever après plus de deux mois de confinement. Ce plan de relance est adossé à un fonds qui serait alimenté par des emprunts de Bruxelles passés au nom de l'Union européenne.
Sur les 750 milliards d'euros évoqués par le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni, environ 500 milliards d'euros seraient distribués sous la forme de subventions diverses, précise Le Point. De quoi ravir Angela Merkel et Emmanuel Macron qui avaient demandé à ce que l'aide européenne à l'économie atteigne au minimum ce montant. Les 250 milliards d'euros restant prendraient la forme de prêts accordés aux États membres dans le besoin. L'exécutif européen propose également la mise en place de nouvelles taxes qui visent à abonder le budget pluriannuel commun de l'UE. Un budget qui serait porté à 1.100 milliards d'euros sur sept ans, et ce en complément de l'enveloppe du fonds de relance de 750 milliards d'euros, souligne Ouest France. Parmi les taxes envisagées, une taxe sur le numérique et une taxe carbone sont envisagées.
Un plan inédit qui souligne la fracture entre les pays
Ce plan d'une ampleur inédite, qu'Ursula von der Leyen a officiellement présenté mercredi, doit également être approuvé à l'unanimité par les États membres de l'Union européenne. Bon nombre d'hommes politiques européens prédisent que cela ne sera pas une mince affaire, car les pays européens ont souvent du mal à se mettre d'accord sur les questions de budget. En février dernier, rappelle l'hebdomadaire, ils avaient ainsi échouer à dire oui à un budget de 1.000 milliards d'euros pour la période 2021-2027. La crise actuelle aura-t-elle adouci les tempéraments ? L'Allemagne a montré quelque peu l'exemple, la semaine dernière, en soutenant avec la France un plan de relance de 500 milliards d'euros, basé sur une mutualisation de la dette européenne, ce qu'elle avait jusqu'à présent toujours refusé.
Avant même la présentation du plan européen, une fracture semblait déjà se dessiner avec d'un côté les pays comme le Danemark et la Suède qui favorisent un soutien économique à l'UE via des prêts uniquement, et les autres qui souhaiteraient n'avoir que des subventions. Ursula von der Leyen veut donc jouer sur les deux tableaux et accroître la capacité d'emprunt de l'UE en relevant le plafond des recettes en théories à disposition dans le budget européen. Une source de la Commission européenne avance l'idée de 2 % du revenu national brut des États membres, contre 1,2 % à l'heure actuelle.