En faillite, Hertz débourse des millions de dollars pour garder ses hauts dirigeants
Alors que le loueur de voitures s'est déclaré en faillite, il a décidé de verser des millions de dollars à ses exécutifs dans le but de les encourager à rester.
Hertz traverse à l'heure actuelle de sérieuses difficultés financières. Pour autant, l'entreprise a décidé de débourser de l'argent à tour de bras pour éviter de perdre ses meilleurs éléments, tentés de partir vers d'autres horizons. Ainsi, la société de locations de véhicules met sur la table pas moins de 16,2 millions de dollars, soit près de 15 millions d'euros. Une somme qu'elle a versée le 19 mai dernier à ses 340 hauts dirigeants, alors qu'elle s'est déclarée en faillite en Amérique du nord le vendredi 22 mai. Selon les informations relayées par Business Insider, d'après la déclaration de l'entreprise auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), la somme versée représente en moyenne 47.709 dollars par exécutif, soit 43.200 euros.
De ces millions, le patron de Hertz, Paul Stone, a empoché pas moins de 700.000 dollars (près de 635.000 euros), le plus gros bonus pour une seule et même personne. Et ce, bien qu'il ne soit arrivé à la tête de l'entreprise que quelques jours seulement avant la déclaration en faillite de la société centenaire, relève le site. Le directeur administratif et financier a pour sa part reçu 600.000 dollars (544.000 euros), tandis que le directeur marketing a reçu un peu moins de 190.000 dollars de bonus (172.000 euros).
L'entreprise n'a pas cherché à dissimuler ces versements, et les a même rendus très officiels en expliquant qu'elle souhaitait ainsi conserver "des employés majeurs" à des fonctions managériales importantes. Quatre raisons ont été avancées auprès de la SEC par la société pour expliquer ce geste. Outre la crainte de voir partir ces salariés alors que l'entreprise a besoin d'eux, la crise liée à la pandémie de coronavirus a placé Hertz et ses employés dans une situation "d'incertitude tant financière qu'opérationnelle". La crise sanitaire a en effet eu un impact sur la totalité du secteur du tourisme et des voyages.
Des suppressions de postes en vue
L'entreprise évoque également une charge de travail additionnelle pour ces employés, hauts placés dans la hiérarchie, en raison d'une main d'oeuvre réduite. Ces salariés n'ont pas hésité à mettre les bouchées doubles pour faire face "à un environnement de travail particulièrement compliqué". Ces versements sont également venus compenser les bonus que les hauts dirigeants reçoivent en général chaque année et qui, en raison de la faillite, n'ont pu être distribués.
Toutefois, la déclaration auprès du gendarme des marchés financiers américains ne précise pas si une quelconque somme est prévue pour être distribuée aux employés qui ne se trouveraient pas aussi haut dans la hiérarchie de Hertz. Selon les précisions de Business Insider, la compagnie emploie tout de même, pour l'instant, quelque 38.000 personnes à travers le monde, la plupart étant stationnés aux États-Unis. Une dizaine de milliers de postes devraient toutefois prochainement être supprimés.