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Pourquoi le retour des enfants à l’école implique d’assouplir les règles sanitaires ?
© BRUNO FAHY - BELGA

Coronavirus en Belgique : pourquoi le retour des enfants à l'école implique d'assouplir les règles sanitaires ?

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Depuis quelques jours, la pression pour permettre à plus d’enfants de retrouver leur classe n’a fait qu’augmenter. Le ministre flamand de l’enseignement a allumé la mèche vendredi dernier. Ben Weyts, N-VA, annonce un retour imminent des élèves de maternelles et de primaire à l’école. Il envisage de les faire rentrer dès le 2 juin.

Côté francophone, la façon de procéder du ministre flamand, sans concerter les autres entités au sein du Conseil National de Sécurite (CNS) n’a pas plu. Mais sur le fond, les ministres compétents en Fédération Wallonie Bruxelles ont en réalité la même volonté : que les enfants retrouvent progressivement le chemin de l’école sans prendre de risque sanitaire.

Si la décision tarde à être prise, c’est parce qu’une telle ouverture ne se décrète pas si facilement. La question est essentiellement pratique. Comment permettre ce retour à l’école tout respectant les mesures sanitaires en vigueur ? C’est impossible d’un point de vue pratique.

Ces deux dernières semaines, la rentrée de certaines classes de primaires et de secondaires a été conditionnée à des mesures strictes de distanciation des élèves. Les écoles doivent notamment respecter la règle des 4 mètres carrés disponibles par enfant présent. Bref, il faut de l’espace et bien souvent étaler l’horaire d’une même classe sur plusieurs jours.

Aujourd’hui, de nombreuses écoles sont déjà dans l’incapacité d’accueillir les quelques classes autorisées à reprendre partiellement les cours, faute de place pour respecter ces règles de surface. Les établissements scolaires vivent parfois des réalités très différentes.

Dans cette école primaire d’Etterbeek, en Région Bruxelloise, les enfants de sixième et de première primaire ont pu revenir. Mais la direction a dû renoncer à donner cours aux élèves de deuxième primaire. "Nous le regrettons", explique Daphné Piette, directrice du Paradis des Enfants. "En fait ce qui nous a empêchés de le faire, c’est le nombre d’élèves que nous accueillons dans notre école. On a quand même cinq classes de première et cinq classes de deuxième primaire. Et donc il était difficile de pouvoir respecter la distanciation sociale si on faisait rentrer les deuxièmes primaires aussi. Au niveau structurel, c’est vraiment compliqué."

On le comprend, le retour de quelques classes avec un horaire limité relève déjà du casse-tête pour beaucoup d’établissements. Le taux de fréquentation n’est pourtant pas maximal depuis deux semaines. De nombreux parents ont apparemment préféré ne pas remettre leur(s) enfant(s) à l’école.

Par ailleurs, les principes de distances physiques sont applicables avec des enfants de six ans et plus. Ce principe semble déjà nettement plus compliqué à expliquer à de petits enfants de maternelle, sans parler de l’aide dont ces jeunes enfants ont parfois besoin pour mettre leurs chaussures, prendre leur repas, aller aux toilettes, etc.

Si les autorités souhaitent que les enfants retournent à l’école, il faudra donc aussi qu’elles décident d’assouplir ces mesures sanitaires. Mais il faudra aussi parvenir à convaincre les parents et les enseignants que cet assouplissement se justifie d’un point de vue sanitaire.

C’est ce qui explique que la décision tarde à tomber ces dernières heures, d’autant plus que toutes les entités du pays ne souhaitent peut-être pas revenir à la normale aussi rapidement, même si le principe d’un retour progressif à l’école semble désormais partagé par les Francophones comme les Flamands.