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SpaceX la Fusée Falcon 9 réutilisable et la capsule Crew Dragon d'Elon Musk sur le pas de Tir au Kennedy Space Center
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Jour de gloire pour SpaceX et Elon Musk ou comment le père de la Tesla, obsédé par Mars, est passé dans la cour des grands de l'espace

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C'est une petite révolution, SpaceX, la société d'Elon Musk va lancer deux astronautes de la NASA. L'agence spatiale américaine s'allie au privé pour retourner dans l'espace après 9 ans de dépendance à la Russie. Une des plus importantes puissances spatiales au monde fait donc appel au privé au risque de ne jamais y retourner.    

Bob Behnken et Doug Hurley, les deux hommes choisis par la Nasa sont en quarantaine depuis deux semaines. Malgré le confinement, le vol a été maintenu. Si la météo le permet, ils s'envoleront à 22H33 de notre heure depuis la Floride pour aller ensuite s'arrimer à la station spatiale internationale à 400 km d'altitude.

Elon Musk, l'ingénieur avant-gardiste a fini par gagner la confiance de la NASA

Et pourtant, il y a 20 ans personne n'aurait parié un kopeck sur cette coopération public-privé avec une petite Start-Up bien loin de la grande industrie aérospatiale. Elon Musk qui a fondé la Space Exploration Technologies Corp., est un ingénieur débordant de projets et d'idées avant-gardistes. C'est lui qui a lancé le paiement électronique Paypal, inventé l'hyperloop, la propulsion d'une navette à 1200 Km/h dans un tube à faible pression d'air et bien sur, est le  père de la voiture électrique tesla. Bien décidé à entrer de la monde conquête spatiale, il est obsédé par le voyage de l'homme vers Mars. Il a fini par gagner la confiance de la NASA.

Après la mise à la retraite des navettes spatiales américaines en 2011, SpaceX est la première firme non publique à amarrer une capsule cargo à l'ISS, la station spatiale internationale. La Nasa privée de moyen d'envoyer des astronautes dans l'espace lui commande d'adapter son cargo, la capsule Dragon pour transporter des hommes dès 2017. L'entreprise prendra du retard à l'allumage. Mais aujourd'hui, sa "crew dragon" , sa capsule Apollo version 21è siècle où des écrans tactiles ont remplacé les boutons et les manettes, est prête sur le pas de tir et contrairement aux navettes, dont une a explosé en 1986 après le décollage (Challenger), Dragon peut s'éjecter en urgence si la fusée a un problème.

Mais cela reste une coopération public/privé

"SpaceX n'en serait pas là sans la Nasa", a dit Elon Musk l'an dernier, après une répétition générale réussie avec un mannequin à la place des astronautes d'un voyage vers l'ISS.

L'agence spatiale a payé plus de trois milliards de dollars à SpaceX pour créer, construire et tester sa capsule, réutilisable, pour six futurs allers-retours spatiaux. Et même si l'aventure a connu quelques problèmes (explosion, parachutes), SpaceX a damé le pion à son concurrent privé, Boeing dont la capsule , la starliner n'est toujours pas opérationnelle. L'investissement est bien moindre que celui consacré aux navettes spatiales (un gouffre qui a précipité en partie, l'arrêt du programme en 2011). 

Au début pourtant, le congrès US et l'agence spatiale publique le dénigre

A l'époque, nombreux sont ceux qui estiment l'alliance avec le privé dangereuse voire impossible. Il faut dire que le spatial est réservé à quelques puissances mondiales comme la Russie ou les Etat-Unis et à une industrie aérospatiale qui en a le monopole. Le congrès et l'agence spatiale américaine sont plus que mitigé à l'égard de la petite entreprise et de son bouillonnant patron. 

Aujourd'hui, près de 10 ans plus tard, c'est Donald Trump qui assistera au lancement. C'est un domaine prioritaire pour lui. Les Etats-Unis veulent redorer leur blason et reprendre le leadership de l'espace. Mais pour le patron de la NASA, c'est clair, il faudra privatiser l'orbite terrestre (en y ouvrant les portes aux entreprises et aux touristes de l'espace) afin d'obtenir des fonds pour les missions plus lointaines. 

Aujourd'hui, la NASA compte sur le privé 

"Nous imaginons un futur ou l'orbite terrestre basse est entièrement privatisée, où la NASA n'est qu'un client parmi d'autres", explique Jim Bridenstine, l'administrateur de l'agence. Sinon, "nous n'irons jamais sur la Lune et sur Mars".

En Floride, il a beaucoup plu ces derniers jours en Floride, sur Cap Canaveral. Si les conditions ne s'améliorent pas, le vol sera alors reporté à samedi. Si Crew Dragon réussit sa mission, les prochains vols se feront avec 4 astronautes à bord. Le français Thomas Pesquet pourrait repartir en 2021. Il s'entraîne en ce moment à Houston :