Harcèlement sexuel : la députée LREM Laurence Vanceunebrock regrette que son collègue Stéphane Trompille n'ait pas été exclu

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Condamné pour le harcèlement sexuel d'une ancienne collaboratrice par le Conseil de prud'hommes de Bourg-en-Bresse, Stéphane Trompille a été a été mis en retrait par le président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale le temps de la procédure d'appel.

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Stéphane Trompille, député La République en marche de l'Ain, à l'Assemblée nationale, en 2018. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Il serait important que le groupe LREM dise clairement, par le biais de l’exclusion, qu’il est contre ce genre de faits et qu’il ne veut rien laisser passer" : Laurence Vanceunebrock, députée La République en marche de l'Allier, regrette mercredi 27 mai sur franceinfo que Stéphane Trompille, son collègue député de l'Ain, n'ait pas été exclu du groupe. Stéphane Tromplille a été condamné pour le harcèlement sexuel d'une ancienne collaboratrice par le Conseil de prud'hommes de Bourg-en-Bresse, qui a également rendu son licenciement nul. Et il a été mis en retrait par le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, le temps de la procédure d'appel.

franceinfo : Cette mise en retrait vous paraît-elle suffisante ?

Laurence Vanceunebrock : C’est déjà un premier pas, mais je regrette que notre groupe n’ait pas procédé à l’exclusion de mon collègue député dans la mesure où il a été établi qu’il avait commis des faits de harcèlement sexuel. Je suis gênée avec ce sujet. Pour rappel, il y a une cellule de lutte contre le harcèlement qui a été créée à l’Assemblée nationale début février. Je suis surprise que le groupe ne soit pas plus enclin à procéder à l’exclusion de quelqu’un qui a commis visiblement des faits répréhensibles.

Selon vous, l’exclusion devrait-elle être automatique ?

Dans un premier temps, il y a la présomption d’innocence, mais là le tribunal a rendu son jugement. Il me semble qu’il serait important que le groupe dise clairement, par le biais de l’exclusion, qu’il est contre ce genre de faits et qu’il ne veut rien laisser passer. Les collaborateurs et collaboratrices sont des publics fragiles, ils travaillent tous les jours avec des députés qui ont des profils parfois plus ou moins autoritaires, ou qui parfois se complaisent à des petites blagues salaces. Il faut respecter la valeur de tout être humain, quel qu’il soit, et surtout entendre la voix des victimes qui ont bien des difficultés à se faire entendre. Je regrette qu’il n’y ait pas eu un prononcé d’exclusion plus rapide, alors que le groupe est enclin à le faire parfois pour des raisons bien différentes.

Que signifie selon vous cette décision du groupe LREM ?

C’est un sujet qui embarrasse, car c’est encore quelque chose qui vient assombrir l’image d’un groupe qui se veut progressiste, avant-gardiste, bienveillant. Je pense qu’il est préférable d’être plus fermes dans nos prises de décision et donner l’image plus saine d’un groupe qui se veut bienveillant et progressiste. Quelle image cela renvoie-t-il de laisser ce genre de choses se disperser dans les médias sans intervenir clairement ? Quelle image renvoie-t-on à nos collaborateurs et collaboratrices si l’on ne se prononce pas sur ce cas de figure ?