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Photo: KEYSTONE/EPA/ANDREW PARSONS / DOWNING STREET / HANDOUT

Scandale Cummings: sondage ravageur pour Boris Johnson

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Boris Johnson perd des points. Un sondage révèle que le soutien au Parti conservateur qu'il dirige a perdu neuf points (à 44%) en une semaine depuis le début du scandale Cummings. Les travaillistes ont eux progressé de cinq points (à 38%).

Le Premier ministre britannique Boris Johnson est empêtré dans le scandale provoqué par les déplacements de son principal conseiller Dominic Cummings en plein confinement. Ce sondage, catastrophique pour son camp, tombe mal avant qu'il ne doive rendres des comptes devant des députés remontés.

A la une des journaux depuis cinq jours, la tempête provoquée par Dominic Cummings, considéré comme le cerveau de la campagne du référendum de 2016 qui a abouti au Brexit, fait des ravages dans l'opinion. Un sondage YouGov pour le quotidien The Times montre que le soutien du public au Parti conservateur a chuté de neuf points en une semaine, atteignant désormais 44%. Le principal parti d'opposition, le Labour, a gagné cinq points à 38% sur la même période.

Au sein même du camp conservateur, près d'une quarantaine de députés ont demandé le départ de Dominic Cummings. Un secrétaire d'Etat a démissionné mardi, en expliquant ne pas pouvoir défendre le conseiller alors que certains habitants de sa circonscription 'n'ont pas pu visiter leurs proches malades parce qu'ils suivaient les recommandations du gouvernement'.

Confronté à cette fronde sans précédent depuis son triomphe électoral de décembre, Boris Johnson apparaîtra par visioconférence devant le comité de liaison de la Chambre des Communes dans l'après-midi pour une heure et demie de questions.

Les explications de Dominic Cummings, qui a expliqué s'être rendu chez ses parents à Durham, à 400 kilomètres de Londres dans le nord de l'Angleterre, parce qu'il craignait d'être contaminé par le coronavirus et cherchait une solution de garde pour son enfant, n'ont pas convaincu. Son absence d'excuses et de regrets a été particulièrement mal vécue, ainsi qu'un second déplacement en voiture, à une quarantaine de kilomètres du domicile de ses parents, censé vérifier qu'il pouvait conduire en toute sécurité car sa vue avait été affectée par le virus.

Soutien de Johnson

Le très influent et controversé conseiller a reçu le soutien de Boris Johnson, déjà venu deux fois personnellement devant la presse pour le défendre. Après ces explications, 'il est temps de passer à autre chose', a plaidé le ministre du Logement, Robert Jenrick, sur la BBC.

Mais les sondages qui se succèdent montrent qu'une très large majorité des Britanniques estiment que le conseiller a enfreint les règles du confinement et qu'il devrait quitter son poste. Même la soeur du Premier ministre, Rachel Johnson, s'en est mêlée, affirmant mercredi à ITV qu'à la place de M. Cummings, elle aurait reconnu avoir 'déconné'.

Lors de la conférence de presse quotidienne du gouvernement, mardi, un pasteur a demandé au ministre de la Santé si les amendes infligées aux personnes n'ayant pas respecté le confinement pour des motifs de garde d'enfant pourraient être annulées. Après avoir indiqué qu'il examinerait la question, le gouvernement est finalement revenu en arrière, à la 'déception' de l'homme d'église. L'affaire donne 'le sentiment qu'il y a deux types de règles, pour ceux au pouvoir et le reste d'entre nous', a-t-il déclaré mercredi à la BBC.

Tournant délicat

Elle montre aussi le poids du conseiller auprès de Boris Johnson, soulignent plusieurs éditorialistes, au moment où le dirigeant opère un assouplissement des règles de confinement mis en place fin mars. Le tournant s'annonce délicat pour M. Johnson, accusé d'avoir tardé à réaliser l'ampleur de la pandémie et à instaurer des mesures pour empêcher sa propagation. 'Il est clair que le Premier ministre a besoin de M. Cummings à ses côtés, pendant cette crise', note le Times.

A gauche, l'analyse du Guardian est plus cruelle pour Boris Johnson, qualifié d' 'homme sans idées' incapable de se séparer de son éminence grise, au moment où son pays affiche le pire bilan du nouveau coronavirus en Europe au nombre de morts.

/ATS