La Commission européenne s'apprête à dévoiler son plan de relance post-pandémique
BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne dévoile ce mercredi son projet de plan de relance qui, via un panachage de prêts et de subventions de plusieurs centaines de milliards d'euros, doit permettre à l'économie du bloc de se remettre de l'épidémie de coronavirus qui a ébranlé les 27 Etats membres.
Selon des sources confirmant une information de la chaîne de télévision allemande N-TV, la Commission souhaite mobiliser au total 750 milliards d'euros dont 500 milliards sous forme d'aides non remboursables et 250 milliards sous forme de prêts.
Avant même sa présentation, ce plan, qui sera présenté par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, a souligné les lignes de fracture toujours vivaces entre les Etats membres sur les outils à utiliser pour venir en aide aux pays et aux secteurs les plus éprouvés par la crise.
D'un côté, la France et l'Allemagne qui ont proposé le 18 mai la création d'un fonds de relance doté de 500 milliards d'euros levés par la Commission, qui accorderait des aides budgétaires aux régions et aux Etats de l'Union les plus touchés par la crise du coronavirus.
Ces sommes seraient empruntées sur les marchés par la Commission à des taux plus avantageux que ce qu'obtiendraient des Etats aux finances publiques en difficulté comme l'Italie par exemple ou la France.
De l'autre, les Etats dits "frugaux", comme l'Autriche, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, réticents à l'idée de simples transferts budgétaires vers des Etats membres, préfèrent l'option de prêts (remboursables) aux Etats les plus touchés.
Ces derniers jours, la Commission européenne a assuré que son plan de relance respecterait un strict équilibre entre subventions et prêts, sans donner plus de détails.
Cet instrument de relance sera adossé au projet de budget 2021-2027 de l'UE - connu sous le nom de cadre financier pluriannuel - d'environ 1.000 milliards d'euros, qui sera également présenté ce mercredi par l'organe exécutif de l'Union.
Le projet de la Commission sera à l'ordre du jour du prochain sommet européen, les 18 et 19 juin.
(Jan Strupczewski, version française Marine Pennetier, édité par Henri-Pierre André)