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La perte d'activité est de -38% dans la construction depuis le 11 mai. (Crédits : REUTERS/Jean-Paul Pelissier)

Malgré un rebond progressif, le risque d'une plus violente récession s'amplifie au second trimestre

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Depuis le début du déconfinement, l'activité est repartie "prudemment mais nettement" en France, selon l'Insee. En dépit de ce rebond, le produit intérieur brut (PIB) devrait quand même chuter "d'environ 20%" au deuxième trimestre, après le recul de 5,8% enregistré au premier, et de plus de 8% sur l'ensemble de l'année dans un scénario optimiste", a indiqué mercredi l'Institut. "L'activité économique en juin pourrait être de l'ordre de 14% inférieure à la normale (après -25% en moyenne en mai et -35% en moyenne en avril)", estime l'Insee. Quelque 12,9 millions de salariés ont fait l'objet d'une mesure de chômage partiel, à la demande de plus d'un million d'entreprises.

Les moteurs de l'économie repartent progressivement. Après plus de deux mois de paralysie, plusieurs secteurs économiques ont pu redémarrer leur activité dans des conditions parfois complexes. Dans sa dernière note de conjoncture publiée ce mercredi 27 mai, l'Institut national de la statistique (Insee) relève que l'activité économique serait inférieure de 21% par rapport à une situation normale depuis le 11 mai, jour du déconfinement. "Cette perte constituerait tout de même un rebond de plus de 10 points de pourcentage par rapport à la précédente estimation, publiée le 7 mai, portant sur les 15 derniers jours prédéconfinement (-33%)", expliquent les économistes.

Malgré ce signal favorable, la mise à l'arrêt de pans entiers de l'économie tricolore a plongé de nombreuses entreprises dans un épais brouillard. Les mesures annoncées et mises en oeuvre par le gouvernement ont permis de limiter la casse pendant la mise sous cloche de l'économie. La sortie du confinement et les prochaines semaines risquent de mettre en lumière les véritables répercussions de cette profonde récession, surtout que le gouvernement prévoit un plan de relance à partir de l'automne seulement. D'ici là, de nombreuses entreprises pourraient mettre la clé sous la porte et une cascade de licenciements pourrait avoir lieu durant l'été.

D'après un tableau de bord communiqué par le ministère du Travail ce mercredi 27 mai, plus de 12,9 millions de salariés ont fait l'objet d'une demande de chômage partiel par plus d'un million d'entreprises. À partir du 1er juin, le gouvernement a d'ailleurs annoncé que la prise en charge par l'État et l'Unedic serait moins importante.

Une récession historique au second trimestre

Il est encore trop tôt pour évaluer l'ampleur totale des dégâts sur l'économie française. Les économistes de l'institut semblent néanmoins très pessimistes pour le second trimestre. En effet, ils prévoient notamment que le PIB tricolore recule de 20% entre avril et juin, contre 5,8% entre janvier et mars. "Ce serait la plus forte récession depuis la création des comptes nationaux français en 1948", signalent les statisticiens.

Sur l'année, les prévisions des autres institutions sont également très alarmantes. La France devrait enregistrer la plus forte baisse du PIB sur l'année (-5,4%) parmi les pays développés, selon des chiffres de l'OCDE rendus publics ce mardi 26 mai.

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