Sète : la fillette décède après avoir reçu par erreur une injection d'adrénaline
by VINCENT LACOURLes efforts des médecins n'ont pas pu sauver la fillette qui avait reçu une injection d'adrénaline par erreur à l'hôpital de Sète. Elle est décédée en fin de matinée au CHU de Montpellier.
"Elle est décédée ce matin vers 11 h. C'était inévitable, on le redoutait et on s'y attendait. Les médecins nous ont dit qu'il n'y avait plus rien à faire et que les machines ne pouvaient plus l'aider à vivre", déclarait, mercredi 27 mai en fin de matinée, une proche de la petite Myriam (prénom modifié), 11 ans.
En toute transparence
La fillette originaire de Frontignan était "entre la vie et la mort à la suite d'une erreur médicale présumée survenue, lundi 25 mai, à l'hôpital Saint-Clair". Selon la mère de la petite, sur place au moment de l'injection et qui produit un document émanant de l'hôpital (*) pour étayer ses dires, sa fille avait reçu "par erreur une injection de 5 mg d'adrénaline à la place d'une dose de Spasfon".
"L'équipe médicale du CHU de Montpellier a été honnête avec nous et a communiqué en toute transparence sur l'état de santé de la petite", déclare la maman de la fillette qui ajoute que "l'expertise médicale va commencer par l'autopsie sur Montpellier pour se poursuivre ensuite sur l'hôpital de Sète".
Elle était restée en réanimation pendant plus de deux heures
"Quand elle a été prise en charge sur Arnaud-de-Villeneuve, elle était déjà dans un état désespéré. Elle n'avait plus d'activité cérébrale. Ça a été confirmé par les médecins du CHU. Elle avait déjà fait un arrêt cardiaque à l'hôpital Saint-Clair. Elle était restée en réanimation pendant plus de deux heures. Pendant ce temps, on ne m'a pas informée sur le fait qu'elle se trouvait déjà dans un état très grave", poursuit la mère de famille frontignanaise. Cette dernière affirmant que sa fille avait été "foudroyée" et avait été "détruite de l'intérieur".
On a coupé les ailes d'un papillon en plein vol
Depuis le CHU montpelliérain la maman de Myriam a réitéré "son intention de porter plainte". "Je ne suis pas là pour faire du spectacle. J'entame un combat pour ma fille. Je veux savoir ce qui s'est passé. Elle n'avait aucun problème de santé. On a coupé les ailes d'un papillon en plein vol", déclare la Frontignanaise qui se fait du souci pour son "mari en état de choc".
Deuxième injection
Mardi 26 mai, la mère de famille décrivait, dans nos colonnes, le déroulé tragique des événements. "J'ai amené ma fille aux urgences de l'hôpital de Sète pour une gastro dans la nuit de dimanche à lundi. Elle avait très mal au ventre, mais pas plus. On lui a fait une première injection de Spasfon pour la soulager et puis, un deuxième infirmier est rentré dans la salle où elle se trouvait. Il y avait un chariot devant la porte, il y a pris une ampoule et lui a fait une deuxième injection, précisait la mère de famille qui a vu alors l'état de santé de sa fille "s'aggraver brusquement". "Elle s'est mise à trembler et à vomir du sang et puis son cœur s'est arrêté", précisait la maman de Myriam.
Du côté de l'établissement hospitalier sétois contacté par Midi Libre, on déclare avoir "envoyé, lundi, une enfant de 11 ans sur le CHU de Montpellier" et on ne veut faire "aucun commentaire à ce stade", sur une quelconque erreur médicale présumée.