Coronavirus | Sciensano déconseille désormais fortement l’hydroxychloroquine
Alors que l’hydroxychloroquine n’est plus autorisée en France contre le Covid-19, l’Institut scientifique de santé publique Sciensano la déconseille désormais fortement.
L’Institut scientifique de santé publique Sciensano déconseille désormais fortement l’hydroxychloroquine pour soigner les personnes hospitalisées pour le Covid-19, selon ses directives de traitement mises à jour ce mardi. Pour ces patients, l’institut ne recommande le médicament que dans le cadre d’essais cliniques en cours, après avoir réévalué les risques et les avantages de l’étude.
Sciensano se base sur une recherche menée auprès de 96.000 patients, qui n’a pu montrer aucun bénéfice lié à l’hydroxychloroquine. L’étude publiée dans la revue médicale The Lancet vendredi dernier montre au contraire que le médicament peut même provoquer certains effets nocifs.
L’Agence fédérale du médicament (AFMPS) a enregistré en Belgique 8 cas d’effets indésirables potentiellement associés à la molécule antipaludique dans le traitement du Covid-19, indique Sciensano. Trois d’entre eux concernent des réactions cardiaques qui n’ont pas provoqué le décès du patient.
La parution de l’étude dans la revue médicale britannique avait déjà incité l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à suspendre les essais cliniques qu’elle mène avec l’hydroxychloroquine dans plusieurs pays. L’AFMPS a quant à elle rappelé mardi le risque de troubles du rythme cardiaque liés à ce médicament.
Sciensano continue à analyser les données liées au traitement du Covid-19 récoltées dans les hôpitaux belges depuis le début de l’épidémie, en mettant l’accent sur l’impact de l’hydroxychloroquine.
L’hydroxychloroquine n’est plus autorisée en France contre le Covid-19
Le gouvernement a abrogé mercredi les dispositions dérogatoires autorisant la prescription de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 à l’hôpital en France, hors essais cliniques, à la suite d’un avis défavorable du Haut conseil de la santé publique, selon un décret au Journal officiel.
Depuis fin mars, l’hydroxychloroquine - médicament dérivé de l’antipaludéen chloroquine - pouvait être prescrite à titre dérogatoire à l’hôpital et uniquement pour les patients gravement atteints, sur décision collégiale des médecins.