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Les restaurants qui dépendent en grande partie de l’affluence touristique estivale, comme ceux de la Grande Allée, à Québec, auront eux aussi de la difficulté à traverser cette crise.Photo Simon Clark

Pertes de 3,9 G$ pour le secteur du tourisme

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Pas moins de 93 000 emplois sont menacés au Québec dans l’industrie touristique, plombée par une crise sans précédent qui entraînera des pertes de 3,9 milliards $ en un an, selon une nouvelle étude obtenue par Le Journal.  

Ces pertes de près de 4 G$ concernent exclusivement l’hôtellerie (2,6 G$) puis les attraits et services touristiques (1,3 G$), selon les firmes Raymond Chabot Grant Thornton et Horwath HTL, qui ont analysé les impacts de la pandémie, pour l’Alliance de l’industrie touristique du Québec.

Le calcul ne tient même pas compte du secteur de la restauration, qui bénéficie en grande partie de l’achalandage touristique, ni du transport aérien.

Le PDG de l’Alliance, Martin Soucy, dit avoir volontairement ciblé, pour l’étude, deux secteurs qui ont un « effet multiplicateur » dans l’économie avec leur pouvoir d’attraction des voyageurs, lesquels dépensent ensuite dans les restaurants et le commerce local.

« Dans le contexte actuel, pour nous, c’était important de chiffrer ça correctement avec des spécialistes indépendants. Il y a 400 000 personnes qui travaillent dans l’industrie, c’est l’équivalent de dix fois Desjardins. Dans certaines régions, comme Charlevoix, ça peut représenter plus de 30 % des emplois. Ça va prendre des mesures de soutien si on ne veut pas déconstruire un pan complet de l’économie du Québec », lance-t-il en entrevue, à l’approche d’un point de presse attendu de la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, aujourd’hui.

Aide financière réclamée  

Martin Soucy demande à Ottawa de prolonger le programme de subvention salariale aux entreprises, au-delà du mois d’août, et réclame aux deux paliers de gouvernement des mesures de soutien pour les frais fixes « jusqu’au retour au point d’équilibre ». Les entrepreneurs « ne veulent pas vivre aux crochets du gouvernement, mais il faut les soutenir parce qu’ils ne peuvent pas assumer toutes les pertes », insiste-t-il.

Nombreuses faillites à prévoir  

« Si rien n’est fait, il y a fort à parier qu’une très large part d’entreprises ne passeront pas à travers cette période et devront fermer leur porte ou faire faillite », peut-on lire dans l’étude présentée à l’Alliance le 19 mai dernier.

La relance sera longue. Des pertes sont prévues au moins jusqu’en 2022. « Pour une industrie qui était en pénurie de main-d’œuvre, c’est tout un revirement », résume Martin Soucy.

Une autre étude, produite à la fin mars par Tourism Economics pour le compte de Destination Canada, prévoyait des pertes de revenus encore plus importantes pouvant aller jusqu’à 11,1 G$ au Québec, dans le pire des scénarios, en incluant la restauration et le transport aérien.


Impacts de la crise

Source : COVID-19 : Analyse des impacts économiques sur l’industrie touristique et des mesures de soutien recommandées (Raymond Chabot Grant Thornton et Howarth HTL)