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Une semaine de 4 jours pour relancer l’économie du Québec?

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L’idée d’instaurer une semaine de travail de quatre jours pour relancer l’industrie touristique après la pandémie est attrayante, estiment des experts consultés par Le Journal, mais les retombées économiques espérées demeurent incertaines.   

« Ça pourrait être intéressant. Si les gens ont de longues fins de semaine, ils peuvent faire davantage de choses comme des déplacements extérieurs ou des activités sportives. Ça peut contribuer à une relance », soutient Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l’École des sciences de l’administration de l’Université du Québec-TÉLUQ.

La première ministre de la Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, a été la première à suggérer l’idée. En comprimant les heures de travail sur quatre jours, cela pourrait favoriser le tourisme intérieur sur l’île qui compte cinq millions d’habitants, selon elle.

Plus près de nous, certains élus de la Colombie-Britannique se penchent aussi sur la question pour l’automne.

Gain pour le tourisme  

Au Québec, 75 % des touristes sont québécois, et principalement montréalais. En instaurant une semaine de quatre jours, les régions pourraient plus profiter de ces touristes, explique Paul Arseneault, professeur à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal et directeur du Réseau de veille en tourisme.

« Vous n’allez pas faire cinq heures de route le samedi matin pour revenir le lendemain, il y a une barrière psychologique. L’ajout d’une nuit supplémentaire enlèverait cette barrière », affirme M. Arseneault.

Comme lui, Mme Tremblay pense que cette solution pourrait être bénéfique pour l’économie. « En France, quand ils sont passés de 39 h à 35 h par semaine, on a pu constater qu’il y avait davantage de départs en long week-end de trois jours », ajoute-t-elle.

Difficile de prévoir  

Toutefois, pour Philip Merrigan, professeur au Département des sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal, il est difficile de savoir si cela permettrait vraiment des retombées économiques pour le tourisme.

Selon lui, le problème est qu’il n’existe pas d’étude qui montre ce que les gens feraient avec une journée de congé supplémentaire.

« Est-ce qu’ils la passeraient avec leur enfant, répareraient leur maison ou la consacreraient à aller à l’extérieur, comme dans des auberges ? Ce n’est pas clair du tout », explique-t-il.

Il pense par ailleurs que « les politiciens voient bien que l’industrie du tourisme et de la restauration s’en va vers une catastrophe, et ils lancent des idées en espérant qu’il y en ait une qui pourrait marcher ».