Le jackpot des avoirs saisis et confisqués pour l’État français
Un rapport de l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC) établit à plus de 250 millions d'euros les avoirs récupérés en 2019.
Le chiffre est impressionnant. Quelque 253 millions d'euros ont été confisqués au crime en 2019 par l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC), selon des chiffres publiés dans un rapport de l'organisme et dont Le Figaro se faisait l'écho mardi 26 mai. Il s'agit là d'une année record, les saisies atteignant des sommets jamais vus précédemment depuis la création de l'agence en 2011. Le chiffre pour l'année 2019 est en hausse de 609 % par rapport à l'année antérieure. Une augmentation fulgurante due à deux affaires criminelles en particulier. La première a permis de confisquer quelque 87 millions d'euros dans le cadre d'un dossier d'abus de bien social, de diffusion de fausses nouvelles et de blanchiment d'argent. La seconde a permis de saisir pas moins de 88 millions d'euros pour abus de faiblesse et recel d'abus de faiblesse.
À titre de comparaison, le quotidien rappelle qu'en 2018, seuls 36 millions d'euros avaient été saisis par l'AGRASC. Environ 21.000 nouvelles affaires ont été recensées en 2019, ce qui représente une augmentation de 7,3 %. À l'heure actuelle, l'agence traite environ 355 dossiers. Certaines sources au sein de l'organisme expliquent au Figaro que si l'activité de l'AGRASC a connu une telle ampleur, c'est "notamment [en raison d']une meilleure appréhension de l'agence par les services d'enquête et les magistrats". L'organisme a également mieux négocié et vendu les biens meubles saisis en 2019 pour un gain de 8,4 millions d'euros ; mais a aussi enregistré une hausse du nombre et du montant de ventes d'immeubles.
Le plus gros des sommes alloué à l'État et aux victimes
De la somme récoltées par l'AGRASC, pas moins de 118,9 millions d'euros ont été reversés au budget de l'État français. Près de 23 millions d'euros ont également été alloués à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), tandis que près de 102 millions d'euros ont été dédiés à l'indemnisation des victimes. Enfin, 5,6 millions d'euros ont été accordés aux créanciers sociaux et 500.000 euros ont été attribués au fonds pour la prévention de la prostitution.