Examens à distance problématiques: l'UCLouvain renonce à un logiciel contesté mais la tension monte chez les étudiants
La session d’examens qui doit démarrer vendredi à l’UCLouvain s’annonce sous haute tension.
Mardi, les tests à blanc pour les examens à distance ont connu de sérieux ratés. Certains étudiants n’ont en effet jamais réussi à se connecter à l’application Testwe et son système anti-triche de photos à distance.
Selon l’UCLouvain, la cause de ces bugs est due au trop grand nombre d’étudiants connectés en même temps. Une explication que confirme Testwe.
Une surcharge du réseau
Régler ces paramètres était d’ailleurs le but de ces tests à blanc, explique Clément Régnier, le cofondateur de Testwe : "En effet, il y a eu une surcharge, et des étudiants n’ont pu se connecter. Les mesures ont été prises. On a doublé les capacités de nos serveurs et de nos bases de données pour faire face aux prochaines connexions. On est assez confiant. Ces tests grandeur nature sont nécessaires pour adapter la machine."
Tout devrait donc être opérationnel, selon la société, pour le début de la session. Mais l’UCLouvain a décidé de revoir tout de même les modalités d’examens pour éviter un stress supplémentaire pour les étudiants en cette période déjà troublée.
Eviter trop de stress
L’université a décidé de faire glisser une quarantaine d’examens vers d’autres plateformes bien connues des étudiants, comme Teams ou Moodle, et qui permettent un plus grand nombre de connexions en même temps. Des plateformes qui n’ont pas de système anti-triche mais cela ne change finalement rien, explique Isabelle Decoster, la porte-parole de l’UCLouvain. "Depuis le départ, on a décidé d’utiliser quatre plateformes pour réaliser ces examens en ligne. Les examens que l’on a fait glisser sur d’autres plateformes allaient se faire sans surveillance à distance, de toute manière. Dès le départ, il était déterminé que c’était au pro rata de chaque professeur de décider d’activer ou non les options de systèmes de contrôle à distance sur les plateformes. Car le contrôle peut se faire aussi autrement, par exemple par le type de questions posées aux étudiants."
Testwe et son "anti-triche" pas abandonnés pour autant
Testwe sera utilisée pour la session de médecine et de pharmacie. D’ailleurs, toujours selon Isabelle Decoster, une dizaine d’examens via cette plateforme ont déjà eu lieu en médecine, et il n’y a pas eu de couacs.
L’application d’examen avec système anti-triche sera aussi utilisée pour d’autres examens qui rassemblent moins de monde.
Les étudiants vont être prévenus par mail des nouvelles modalités d’examen. Mais la grogne monte… Une pétition en ligne a été lancée par des étudiants. Ils refusent de passer le moindre examen via Testwe et son logiciel anti-triche. A l’heure qu’il est, la pétition a récolté plus de 800 signatures.
Juliette Hariga