«Il faut une volonté politique forte des acteurs»
LAMINE MICHEL SAVANE SUR LA CREATION DUNE LIGUE DE BASKETBALL PROFESSIONNEL
by Omar DIAWUne Ligue professionnelle de basket à l’image de celle du football est une réelle option au Sénégal. Le projet émis il y a quatre ans au sein du cadre de concertation des clubs, est en train de faire son chemin au sein de la Fédération sénégalaise de basket. Mais, si elle est envisagée par son président Babacar Ndiaye, sa création exige, selon Lamine Michel Savané, ancien membre du comité de normalisation du basket un certain nombre de préalables à remplir durant une période de transition qui pourrait se tenir sur les quatre prochaines années avec la mise en place d’un cadre juridique adéquat, en plus d’un nécessaire accompagnement de l’Etat.
L e basketball sénégalais pourrait suivre le football avec la création d’une ligue professionnelle. Lancée, il y a six ans au sein du cadre de concertation des clubs, l’idée fait son chemin au niveau de la Fédération sénégalaise de basket selon son président Me Babacar Ndiaye qui a évoqué la possibilité lors d’un entretien avec la plateforme de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS). Le patron du basketball sénégalais n’avait pas manqué de fixer la fin de son actuel mandat comme une échéance.
«LA LIGUE PROFESSIONNELLE, C’EST UN ENGAGEMENT PRIVE»
Mais un tel projet ne sera réalisable qu’avec la mise en place de préalables qui, de l’avis de l’ancien membre du comité de normalisation du basketball sénégalais, Michel Lamine Savané, sont encore loin d’être remplis. «Je ne suis pas au courant si une réflexion est déjà menée. Si elle est menée, il faut qu’elle le soit avec des gens qui connaissent le milieu et qui ont une expertise de ce que c’est un club professionnel. Il faut changer le statut des clubs de basket. Nous avons des clubs amateurs. La première étape sera de réfléchir et de voir comment passer du club amateur en club professionnel. Une Ligue professionnelle en sport et au basketball en particulier est bien possible au Sénégal si les préalables sont réunis. Car, quand on parle de ligue professionnelle, c’est un engagement privé. C’est comme toutes compagnies privées qui ont une activité commerciale. Cela sous-entend des équipes professionnelles, des emplois et tout ce qui s’ensuit. Ensuite, il y a le préalable du business plan de la Ligue mais aussi des clubs pour lever les fonds qui collent au projet et enfin d’avoir un projet d’exploitation en vue d’avoir un produit viable», indique-t-il.
DES RESSOURCES ADEQUATES POUR ACCOMPAGNER LE PROCESSUS
L’ancien agent marketing de la FSBB estime que le basket sénégalais devrait avoir des ressources adéquates et passer par une transition qui permettrait de sortir de son statut amateur. «C’est possible dans trois à quatre ans. Il faut une transition pour avoir dans cinq ans une Ligue professionnelle. On peut espérer. On peut dire voilà l’objectif dont on dispose. Mais, Il faut des ressources adéquates pour accompagner le processus. Il faut voir ce qui se fait ailleurs et l’adapter aux réalités locales. Il faut sortir de l’étape amateur, passer à l’étape non amateur pour arriver au professionnalisme», poursuit-t-il. «Il faut créer le cadre juridique qui va créer toute l’activité du point de vue des acteurs, des structures et tout ce qui va se passer dans le cadre de cette Ligue professionnelle. Les clubs doivent se muer en clubs professionnels. Ce qui est sûr, on est en retard car, on devrait professionnaliser le sport depuis longtemps. Créer un organigramme claire et un ensemble juridique à mettre en place avec un manager général, un statut des acteurs, des entraineurs, le staff médical etc.», précisera-t-il.
A ces conditions, l’ancien responsable fédéral a ajouté un nécessaire accompagnement de l’Etat en matière d’infrastructures. «A mon avis, il faut une volonté politique forte au niveau des acteurs et la remontée au niveau de l’Etat et du ministère du sport. L’Etat verra comment faire et accompagner. Il faut se mettre d’accord pour la mise en place de la ligue pro. Il faut des infrastructures adéquates pour jouer au basket. L’apport de l’Etat sera en termes d’infrastructures de qualité. Tout dépendra de l’apport de l’Etat. Il n’y a pas non plus un cadre légal, légiféré et une règle que tout le monde suit. La loi sur le sport n’est pas encore effective et on l’attend encore pour envisager l’option professionnelle», ajoute-t-il.
Lamine Michel Savané rejoint le président de la Fédération sénégalaise de basket qui relève que le basket sénégalais fait déjà mieux que ce qui se fait dans la Ligue de football professionnel avec des salaires de 500 000 ou 700 000 Francs CFA. «On a à peu près sept clubs qui paient des salaires et il y a une possibilité de faire un championnat professionnel ou semi-professionnel. On peut trouver huit clubs pour faire du professionnalisme», soutenait Me Babacar Ndiaye
Autrement, le système de salarisation adoptée depuis quelques années par les clubs de basket local pourrait bien faciliter la mise en place d’une Ligue professionnelle. «La salarisation dans les clubs est une transition. Quand on sort de l’ère amateur, ce sont des contrats que l’on doit signer et respecter. Cela renvoie aux statuts, des joueurs, des entraîneurs, le cadre juridique doit encadrer toute l’activité», conclut M. Savané.