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Dame justice appelée à arbitrer

DECRET PORTANT HONORARIAT DES ANCIENS PRÉSIDENTS DU CESE

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Le mouvement “Frapp/France Dégage“ a saisi le Procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye pour accuser la cellule de communication de la présidence de la République de différents délits, notamment de diffusion de fausses nouvelles, d’usurpation de titres et de fonctions, de faux en écriture publique etc. dans l’affaire du «vrai-faux» décret n°2020-964. L’affaire très controversée de l’honorariat des anciens présidents du Conseil économique, social et environnement (Cese), prend ainsi une nouvelle tournure, impliquant Dame justice dans la polémique.

Les choses s’emballent dans l’affaire du «vrai-faux» décret n°2020-964 en date du 17 avril 2020, qui circule sur les réseaux sociaux et portant sur de supposés avantages «indus» qui seraient accordés aux anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Contrairement aux leaders de l’opposition regroupés autour de la plateforme politique dénommée “Congrès de la renaissance démocratique“ (Crd) qui n’ont jusque-là qu’annoncé la saisine de la justice pour annuler le décret n°2020-976 du 21 avril 2020, les membres du mouvement citoyen Frapp/ France Dégage sont passés à l’acte.

En effet, Guy Marius Sagna et ses camarades ont bien saisi hier, mardi 26 mai, le Procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye pour dénoncer tous les membres de la cellule de communication de la présidence de la République pour différentes infractions. Dans ladite plainte adressée au Procureur, le mouvement Frapp/ France Dégage accuse ladite cellule de communication de «diffusion de fausses nouvelles punie par l’article 255 de la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal» ; «d’ usurpation de titres et de fonctions que sanctionne l’article 226 de la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal».

Dans leur diatribe, les membres dudit mouvement reprochent à ladite entité de communication de «faux en écriture publique sanctionné par l’article 132 de la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal»; mais aussi de «faux commis dans certains documents administratifs en vertu de l’article 137 de la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal»; sans oublier les délits de «contrefaçon des sceaux de l’Etat en vertu de l’article 127 de la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal»; et de «trahison contre les institutions que sanctionne l’article 101 de la Constitution».

Pour couronner le tout, ils ont visé aussi le délit de «trouble à l’ordre public». L’activiste Guy Marius Sagna et ses camarades du mouvement Frapp/France Dégage prennent ainsi les devants dans cette affaire de «vraifaux» décret très controversée en saisissant le maitre des poursuites.

L’OPPOSITION COGNE, LE POUVOIR PISTE DES «FAUSSAIRES»

Pendant ce temps, du côté de la présidence, l’heure semble être dans les manœuvres pour débusquer les «faussaires» à l’origine du décret n°2020-964 en date du 17 avril 2020, très viral dans les réseaux sociaux. Le Directeur du quotidien national “Soleil“, Yakham Mbaye avait ainsi prévenu «qu’ils (les faussaires) soient de l’intérieur de notre camp, parce que obnubilés par des positionnements jusqu’à s’adonner à la félonie sur la base de faux, ou de cette opposition prête à tous les forfaits pour discréditer le Président Macky Sall, ils seront démasqués par l’enquête qui est en cours sur cette œuvre de faussaire». Au même moment, l’opposition regroupée autour du Crd promet de saisir la justice pour l’annulation du décret n°2020-976 qui, à son avis, contrevient sur plusieurs points à la législation sénégalaise. Ledit décret accorde le statut de Président Honoraire à un ancien Président du Cese, à savoir Aminata Tall, prédécesseur d’Aminata Touré.