Municipales à Lille : à gauche, début des rencontres décisives en vue du deuxième tour
Tuées dans l’œuf par le confinement, au lendemain du premier tour, les discussions reprennent ce mercredi entre les partenaires potentiels de la gauche lilloise, PS, EELV et LFI, en vue du second tour de l’élection municipale.
by Publié leÇa semble simple : trois listes se sont qualifiées lors du premier tour le 15 mars, et trois listes entrent en discussion à partir de ce mercredi en vue du second tour, prévu le 28 juin. Oui mais il y a un piège : ce ne sont pas les mêmes.
Faute d’alliance, Violette Spillebout (LREM), troisième et dernière qualifiée avec 17,5 % des voix, en est réduite à faire comme tout le monde, à moins d’une semaine de la date limite de dépôt des listes, mardi 2 juin : tourner son regard vers la gauche. Vers les deux favoris au beffroi, Martine Aubry (PS), 29,8 %, et Stéphane Baly (EELV), 24,5 %. Et vers Julien Poix (LFI) et ses 8,8 %, trop peu pour se maintenir, assez pour fusionner.
Quand Aubry appelle Poix
Ces trois-là ne se sont guère ménagés pendant la campagne. Ni même pendant le confinement. Mais la vie politique trouve toujours un chemin. Les contacts ont été renoués. Audrey Linkenheld a appelé Stéphane Baly. Aubry et Baly ont téléphoné à Julien Poix. Ce mercredi et ce jeudi, on se pose et on cause. Deux rendez-vous bilatéraux pour l’instant, Baly-Poix et Aubry-Baly. Délégations limitées à cinq personnes à chaque fois, distanciation physique oblige. Cadre : le local de campagne EELV.
À ce stade, trois scénarios sont sur la table. Fusion PS-EELV. Fusion EELV-LFI. Ou chacun pour soi. Une alliance PS-LFI serait une énorme surprise. Mais il reste sept jours pour trancher. « On sera sur du fond, promet Stéphane Baly. Il y aura, quoi qu’il arrive, une liste portant un projet de transformation écologique au deuxième tour, au bénéfice des Lillois. » Et si fusion il doit y avoir, pas question « d’acter des désaccords » (comme ce fut le cas au temps de la domination socialiste), il faudra des « compromis », « typiquement sur l’aménagement de la friche Saint-Sauveur », prévient-il.
« Nos électeurs ont besoin de savoir »
« On demande aux deux listes de se positionner clairement et publiquement, sur Saint-Sauveur, la gratuité des transports ou la réquisition des logements, énumère Julien Poix. Nos 3 512 voix nous donnent une responsabilité. Nous ne serons la roue de secours de personne. Nos électeurs ont besoin de savoir où se trouve le camp de la transition écologique et sociale. » Et l’Insoumis de s’interroger tout haut : « EELV veut-il gagner ou veulent-ils rester les vice-rois de Martine Aubry ? » Une Martine Aubry dont l’entourage, à l’aube d’une semaine décisive, se refuse encore à tout commentaire.