La chaîne étatique chinoise de langue anglaise CGTN épinglée pour partialité lors de la couverture des manifestations pro-démocratie à Hong Kong
Le régulateur britannique des médias, l'Ofcom, a épinglé la chaîne étatique chinoise de langue anglaise CGTN pour partialité lors de la couverture des manifestations prodémocratie à Hong Kong en 2019, disant envisager des sanctions. En tout, cinq programmes diffusés entre le 11 août et le 21 novembre 2019, quand l'ex-colonie britannique était secouée par des manifestations massives et souvent violentes, sont mis en cause par l'Ofcom.
"Plusieurs informations sur les manifestations à Hong Kong ne faisaient pas preuve de l'impartialité requise pour une controverse politique majeure", souligne le régulateur. Il a précisé qu'il étudierait la défense de la télévision publique avant une éventuelle sanction qui peut aller d'une amende au retrait de la licence en cas de violations graves ou répétées.
Cette annonce intervient en plein refroidissement des relations entre Londres et Pékin. Mardi, un porte-parole de Downing Street a qualifié d'"inquiétante" une nouvelle vague de manifestations à Hong Kong durant le week-end, déclenchée par le projet chinois de loi sur la sécurité.
"Nous sommes entièrement déterminés à faire respecter l'autonomie de Hong Kong et le principe +un pays, deux systèmes+", a-t-il ajouté. Le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada avaient déjà exprimé vendredi leur "profonde inquiétude" quant à la décision de Pékin d'imposer à Hong Kong une telle loi.
Selon la presse britannique, le Premier ministre conservateur Boris Johnson est par ailleurs sous pression pour réduire le rôle du géant chinois des télécoms Huawei dans le développement du réseau mobile 5G au Royaume-Uni. En juillet 2019, l'Ofcom avait infligé une amende à la chaîne russe RT pour son manque d'"impartialité" dans le traitement de l'empoisonnement d'un ex-agent double russe au Royaume-Uni.