Trahison

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Examinant ce qui s’est passé dans mon pays entre 1939 et 1945, j’ai d’abord été bluffé par Hitler, qui en position de faiblesse militaire et économique par rapport à la France de 1939, lui a fait déclarer la guerre en prenant la Pologne, notre alliée, puis, surprise ? , après une « drôle de guerre », (un round d’observation), a conquis en quelques jours tout le Nord de la France et Paris….
La France occupée, ce fut le pillage, nos fabrications industrielles, l’acier, les moteurs, les trains, nos productions alimentaires, tout partit en Allemagne, cependant que les prisonniers déportés en Allemagne remplaçaient paysans et ouvriers allemands mobilisés, et produisaient sur place ce qui permettait au Reich de continuer ses conquêtes. Plus tard, Hitler et Pétain y envoyèrent nos jeunes en travail obligatoire (le S T O )…Beaucoup, raflés, durent partir, mais beaucoup rejoignirent nos maquisards..

Nos dirigeants n’ignoraient pas, bien avant 1939, qu’en Allemagne avaient commencé avec Hitler, les emprisonnements puis les assassinats de communistes, de francs maçons, de juifs, puis d’handicapés, puis d’homosexuels…etc. Nos dirigeants savaient donc ce que ferait Hitler si nous nous laissions conquérir.

Dans notre République, devenue sociale avec le Front populaire, ayant appliqué la laïcité et la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, se développaient cependant une méfiance envers les communistes, des jalousies envers les juifs qui avaient réussi et vivaient aussi bien que d’autres Français. Nous avions accueilli des fugitifs venus d’Allemagne, et lorsqu’ils prenaient un emploi, on ne manquait pas de réclamer la priorité aux Français. Des partis politiques de droite et d’extrême droite, avec leur presse et leurs réseaux montaient les Français contre le Front populaire. A 1a la faveur de changements de gouvernements, ils mettaient en place des gens comme le général GAMELIN chef de toutes les armées. Les conservateurs de l’église catholique n’avaient jamais supporté la laïcité, contrairement aux juifs, aux protestants.

Voir en table des news :

Résister, héritage ardechois http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=305

Heureusement de nombreux catholiques soutenaient, eux, la République sociale et l’indépendance française.

Une extrême droite revancharde  très nombreuse, anti Républicaine avait une priorité, casser la République sociale

Ce n’est pas Hitler, pas très malin, qui a gagné. On lui a livré la France sur un plateau.

Ce n’est pas une bêtise de nos décideurs, mais hélas leur intelligence, de saisir cette occasion de se débarrasser du Front Populaire et de la République : l’attaque hitlérienne.

 La « collaboration » a montré ensuite que de nombreux Français soutenaient l’extermination des communistes et des juifs… et même l’occupation allemande (la Milice, française, aussi redoutable que la Gestapo torturait et assassinait nos résistants)

Pendant la « drôle de guerre », François d’Astier de la Vigerie, général d’aviation, avait alerté nos pouvoirs publics et proposé avec notre puissante aviation de détruire immédiatement les chars qui arrivaient. Notre aviation n’aurait fait alors qu’une bouchée de l’aviation allemande. Hitler qui n’avait rien d’une lumière annonça après coup que nous étions « tombés dans le piège » en envoyant notre aviation sur le front belge, .mais à mon avis c’était bien pire que cela. Une véritable trahison, certes d’incapables, Gamelin en tête, mais pas assez bêtes quand même pour ne pas comprendre que d’Astier avait raison.

Pour les « réactionnaires », la devise était : Hitler plutôt que le Front populaire.

Pierre MENDES FRANCE, fondateur de la Ligue d’action universitaire républicaine et socialiste (LAURS) prit la tête dans les années 20 de combats étudiants à la Faculté de Droit de Paris, contre l’Action française (extrême droite) qui prétendait empêcher d’exercer des professeurs qui n’étaient pas à sa botte. Les « Camelots du roi, inspirés par Maurras et Daudet, manifestaient dans le quartier latin aux cris de « A mort les youpins ! Bolchos à la porte ».

La France des années vingt, puis tente ne manquait pas d’admirateurs de personnages qui auraient pu inspirer Hitler….il ne les a pas lus, préoccupé d’abord par ses échecs « d’artiste peintre », puis, devenu marginal, se laissant aller à sa paresse qui est un trait important de son caractère. Interrogeons nous. Comment un marginal, pas très malin, paresseux, pas en bonne santé, a-t-il pu s’imposer ? C’est qu’il y avait un terrain propice, des gens qui tiraient les ficelles. Un bon sujet : Comment l’Allemagne est elle devenue nazie ? Qu’un historien que je ne suis pas pioche ce sujet pour Agoravox me comblerait. J’ai été troublé par le film de Michael Haneke « le ruban blanc ». N’avons-nous pas en France un terrain favorable à l’arrivée des mêmes monstruosités ?

Léon Blum, Président, s’est adjoint au Ministère du Trésor, Pierre Mendès France comme sous secrétaire d’Etat, ce denier devient ainsi le vrai ministre des Finances. Mendès, dans l’équipe gouvernementale, pousse à l’action pour défendre la République espagnole, sortie démocratiquement des urnes, Franco par un coup d’Etat, avec ses soldats coloniaux, combattit la jeune République sociale. En France, Hitler fera le job, avec des soutiens hexagonaux nombreux.

Sous l’impulsion de Mendès, donc, en France, Blum envisage une opération coup de poing pour sauver Barcelone. Il charge Gamelin et Pétain de préparer l’action, ceux-ci la font capoter.

 Pierre Cot, qui en avait la volonté et le pouvoir, soutenait en sous main, une intervention contre Franco. Il fournit à Malraux qui faisait partie des brigades internationales, son aviation pour la guerre d'Espagne contre Franco (l'escadrille MALRAUX a infligé de lourdes pertes à Franco).

Dans « Liberté, liberté chérie » Mendès France écrit ceci dans son chapitre « Les traitres », qui inspire mon propre titre et qui se situe au moment du lâche armistice : nos immenses forces en Afrique, notre marine de loin supérieure à la marne allemande étaient des éléments favorables à une poursuite des combats avec nos allés britanniques qui l’espéraient.

« Le plus souvent, les partisans de l’armistice sont mus par des soucis de politique intérieure. La France doit expier ses fautes (Mendès parle du Front populaire). Elle a besoin d’une défaite pour se regénérer, pour bâtir un régime nouveau sur le malheur qu’elle a mérité. Une victoire aurait consolidé l’ancien régime. N’est-ce pas finalement une bonne chose que cette victoire lui ait été refusée ? Ils savent, les hommes qui raisonnent ainsi, que la cessation des hostilités comportera une soumission plus ou moins grande à l’Allemagne hitlérienne, un renversement de politique intérieure, la rupture avec les démocraties. C’est cela qui leur plaît ; ils le proclament maintenant sans retenue. Les ennemis de toujours du régime républicain, les politiciens en quête de revanche depuis 1936, les banquiers en quête d’affaires (ils parlent déjà de « reconstruction »), les fascistes qui, depuis septembre 1939, n’ont cessé d’être « objecteurs de conscience », les grandes dames bien pensantes (elles recommandent un gouvernement composé de militaires, seuls susceptibles, disent-elles, de remettre de l’ordre et de mater le communisme), les académiciens que personne ne lit en France mais qui ont d’importants contrats chez les éditeurs allemands.. les voici tous réunis, dans une conjuration qui s’insinue, s’infiltre, se glisse partout, dans la presse, dans les administrations, dans l’armée et dans le gouvernement ».

Interrogeons nous, plus récemment la mondialisation n’a-t-elle pas affaibli la démocratie ? La différence, c’est qu’un 1939 nous pouvions tout, aujourd’hui pas grand-chose…. il faudra bien inventer d’autres manières de résister. Déjà on connaît l’influence des « réseaux sociaux », même si les « fake news » affaiblissent les textes sincères. Interrogeons-nous sur les motivations des lanceurs de fausses nouvelles, essayons de les démasquer et surtout n‘entrons pas dans leur jeu.