Maternel et primaire: tous en classe!
by Didier SwysenRouvrir les maternelles dès la semaine prochaine et permettre aux écoles primaires de recevoir plus d’élèves, voire tous. On n’attendra pas le Conseil national de sécurité du mercredi 3 juin pour rendre ces décisions effectives. Elles devraient l’être cette semaine encore et certains annonçaient déjà que les points seraient approuvés au Comité de concertation qui se réunissait hier soir.
Ces deux décisions ne font plus guère de doute. C’est le ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts qui a mis le feu aux poudres à la fin de la semaine dernière : il scellait un accord avec les acteurs flamands de l’enseignement pour rouvrir les écoles maternelles et toutes les années primaires dès le 2 juin.
Colère francophone. Non pas que le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet (MR) ou la ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS), s’opposent à cet assouplissement des règles, ils ont d’ailleurs posé les mêmes questions aux experts, mais la propension de la Flandre à jouer le bon élève, face à des francophones prétendument timorés, suscite leur agacement.
La ministre Désir rappelle que les francophones n’ont pas attendu l’annonce des mesures en Flandre pour se manifester auprès des spécialistes. Tout comme Ben Weyts, elle veut voir revenir à l’école autant d’enfants que possible… Mais pas question de décider à la place des experts : c’est eux qui doivent conseiller aux politiques ce qu’il convient de faire, car permettre à plus d’enfants de revenir, cela signifie assouplir les règles de distanciation ; avoir, par exemple, 14 enfants dans un local où il n’y en a que dix aujourd’hui.
Mauvaise humeur
Ce mardi soir se tenait un Comité de concertation. La décision pouvait déjà y tomber. Et si ce n’était finalement pas le cas, ce serait partie remise de 24 ou 48 heures. Ce que l’on y déciderait ? Ce que la Flandre avait annoncé dès la fin de la semaine dernière.
Si cet assouplissement des règles ne sera pas géré avec facilité par toutes les écoles, si ce détricotage partiel de mesures, qui ont demandé une telle énergie aux équipes scolaires, suscite une certaine mauvaise humeur (lire ci-dessous), personne parmi les autorités et plus grand monde parmi les experts ne semble encore s’y opposer. Un état d’esprit aussi influencé par la carte blanche de 269 pédiatres qui plaident pour une réouverture plus large des écoles, au nom du bien-être, aussi psychologique, des enfants.
Plus grande « bulle »
Décision logique ou risquée ? Le virologue Steven Van Gucht disait, hier, après-midi à nos collègues du « Standaard » que les risques allaient légèrement croître, « mais il y a d’autres choses que nous pouvons faire pour les limiter », expliquait-il : « donner des places fixes aux enfants, de manière à les laisser dans une même « bulle » bien sûr plus grande que les actuelles ».
Sauf surprise, cela pourrait donc être début juin la rentrée pour tous les enfants de l’enseignement fondamental (maternel et primaire)… Là où ce sera possible.
Garderies
Cela pourrait aussi, dans ce cas-là, résoudre les problèmes de garderie, mais sans doute pas partout. Mardi, en Commission Éducation, au parlement francophone, la ministre Désir a répété qu’en vertu des règles sanitaires actuelles, les écoles seront rapidement dans l’incapacité d’absorber un trop grand nombre d’enfants confiés aux garderies. Si ces normes ne sont pas assouplies, il faudra alors recourir aux dispositifs ATL (Accueil temps libre) existants dans les communes, a-t-elle conclu.