Deuxième décote en deux mois pour Air Canada

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Standard & Poor’s (S&P) vient de décoter Air Canada pour la deuxième fois en deux mois en soulignant la grande dépendance du transporteur aux vols internationaux et aux voyages d’affaires.

L’agence new-yorkaise a fait passer la cote de crédit d’Air Canada de BB à BB-. Le 20 mars, elle l’avait abaissée de BB+ à BB.

« Nous estimons que la capacité d’Air Canada sera en baisse de 50 à 60 % cette année et que l’entreprise générera un déficit de trésorerie d’exploitation de 3,5 à 4 milliards $. Il est peu probable que le trafic revienne aux niveaux de 2019 avant 2023 au plus tôt », a écrit S&P dans une note publiée la semaine dernière.

L’agence a relevé qu’Air Canada est plus exposée que certains de ses concurrents aux voyages internationaux, qui ont représenté 47 % de ses revenus l’an dernier. 

« À notre avis, la demande pour les voyages internationaux reprendra plus tard que celle pour les voyages intérieurs du fait que les risques sanitaires perçus sont plus élevés [...] et que des restrictions sur les voyages à l’étranger resteront en place dans la plupart des pays », a indiqué S&P.

Air Canada est aussi vulnérable en raison des revenus importants qu’elle tire des voyages d’affaires par rapport à la moyenne de l’industrie aérienne.

« Plusieurs entreprises chercheront à réduire leurs dépenses de voyage vu l’environnement économique plus difficile dans lequel nous sommes, et certaines pourraient s’adapter si bien au télétravail que moins de voyages d’affaires seraient nécessaires », a avancé l’agence.

Plus de 1 G$ d’argent frais

Air Canada a par ailleurs annoncé, hier après-midi, qu’elle allait émettre pour un demi-milliard de dollars d’actions et pour 400 millions $ US (550 M$ CA) d’obligations.

Ces fonds permettront d’« augmenter les liquidités d’Air Canada, ce qui lui procurera davantage de souplesse d’un point de vue opérationnel et pour la mise en œuvre de ses mesures d’atténuation et de récupération en réponse à la pandémie », a précisé l’entreprise.