Agression d'une joggeuse: Simon Duval accumule les infractions contre des femmes

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Trois-Rivières — Simon Duval, cet individu qui a été arrêté ce week-end pour l’agression d’une joggeuse au sentier écologique Châteaudun à Trois-Rivières, n’en est pas à ses premières frasques criminelles.

Même s’il n’a que 24 ans, le suspect accumule depuis 2019 les infractions, tout particulièrement envers les jeunes femmes. Le 23 mai dernier, il se serait livré à des voies de fait contre une femme qui faisait son jogging au sentier écologique vers 12 h 45. Sans raison connue, il aurait sauté sur cette inconnue et tenté de l’étouffer. Elle avait réussi à fuir son assaillant en se débattant. Quelques heures plus tard, le suspect s’était livré aux policiers et avoué être l’auteur de cette agression.

Or, quelques jours plus tôt, soit le 8 mai, toujours à Trois-Rivières, il s’en serait pris à une autre jeune femme sur la rue Notre-Dame. Il aurait cette fois-ci commis des voies de fait armées contre elle en percutant délibérément le véhicule qu’elle conduisait avec son camion. Celle-ci a raconté sous le couvert de l’anonymat qu’il avait commencé à la narguer sans aucune raison à la hauteur de l’Hôtel Delta pour ensuite l’empêcher d’intégrer la voie de gauche à l’approche de l’intersection de la rue Des Forges. «Il a freiné brusquement devant moi et a mis son véhicule en mode reculons. Il a appuyé sur l’accélérateur et a percuté violemment mon auto en reculant dessus. Je pleurais. Je n’en revenais pas. Il est débarqué de son véhicule et a commencé à m’insulter en me criant qu’il allait me tuer s’il me pognait», a-t-elle raconté.

Elle a alors quitté prestement les lieux mais le suspect l’a malgré tout suivie. «J’ai vraiment eu peur. Je n’osais même plus regarder dans mon rétroviseur tant je me concentrais sur la route pour ne pas faire d’accident. J’ai emprunté plusieurs petites rues du centre-ville et finalement, je ne l’ai plus revu», a-t-elle ajouté. Elle a ensuite fait appel aux policiers. Heureusement, elle avait eu le réflexe de prendre une photo de la plaque d’immatriculation du véhicule fautif tout de suite après l’impact.

Simon Duval a comparu au palais de justice de Trois-Rivières, lundi, en lien avec ces deux événements de mai. Outre les accusations de voies de fait et menaces, il doit aussi répondre à des chefs de bris pour avoir omis de respecter des engagements issus de précédents dossiers, soit de garder la paix, résider à une adresse précise à Notre-Dame-du-Mont-Carmel et de ne pas conduire un véhicule sauf pour fins de travail légitime et rémunéré, des conditions qu’il aurait toutes enfreintes.

Le procureur de la Couronne, Me Maxime Laroche, s’est objecté à sa remise en liberté, de sorte que le prévenu demeure détenu pour l’instant. Son avocat, Me David Edmunds, a demandé à ce que son client subisse une évaluation psychiatrique visant à déterminer sa responsabilité criminelle. La cause a été reportée au 23 juin.

Par ailleurs, Simon Duval est également en attente d’une sentence pour des agressions sexuelles commises sur deux victimes.

En juillet 2019, dans une résidence de Shawinigan, il a violemment empoigné par le cou une femme qu’il connaissait pendant qu’elle prenait sa douche. Il l’a ensuite projetée au sol, a tiré sur sa jambe pour l’emmener de force dans une chambre où il l’a violée. C’est un voisin qui a fait appel aux policiers en entendant les hurlements de la victime. Simon Duval avait alors pris la fuite au volant de son véhicule. Sur l’autoroute, il avait été pris en chasse par les policiers pour finalement accepter de se rendre. Des accusations d’agression sexuelle, voies de fait, fuite et bris d’engagement avaient été portées contre lui entre autres mais il avait pu reprendre sa liberté sous conditions.

Conditions qu’il a enfreintes quelques jours plus tard dans un party à Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Il a notamment consommé de l’alcool malgré une interdiction en ce sens et il a touché les seins d’une jeune femme, ce qui lui a valu une expulsion des lieux par les personnes présentes.

Il a encore une fois été arrêté et remis en liberté cette fois-ci avec la condition d’entreprendre une thérapie pour ses problèmes de dépendance à l’alcool plus précisément, qu’il a complétée.

Le suspect a ensuite plaidé coupable aux infractions qui lui étaient reprochées pour ces deux événements de 2019. Un rapport présentenciel avait été demandé pour guider le tribunal sur la peine à lui imposer car, à cette époque, il ne comptait aucun antécédent judiciaire.

Les plaidoiries sur la peine ont été fixées au 26 juin. Cependant, la procureure de la Couronne qui pilote ces dossiers à Shawinigan, Me Audrey-Anne Boily, n’était pas en mesure de confirmer si la probation aura terminé la confection dudit rapport à cette date compte tenu du ralentissement causé par la COVID-19.