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Coronavirus : l’épidémie recule, l’espoir renaît

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La grosse vague épidémique de coronavirus est derrière nous, constate la communauté scientifique. Mais en même temps, le virus circule toujours alors que le Premier ministre doit annoncer demain de nouvelles levées de restrictions.

Le coronavirus n’est pas mort. Mais sa fin semble proche. Alors que tous les indicateurs sont au vert, la pandémie de Covid-19, qui a fait 28 400 morts en France, poursuit sa lente décrue observée déjà depuis plusieurs jours par la communauté scientifique (baisse de 2,78 % du nombre de patients en réanimation). Ils étaient 6 457 au 15 avril, ils ne sont plus que 1 609 ce 25 mai, soit un mois plus tard. Mais étrange paradoxe, il est encore trop tôt pour crier victoire. Nous sommes toujours dans cet entre-deux monde, vivant à moitié libéré d’un fardeau épidémique dont l’étreinte se desserre pourtant un peu plus chaque jour.

"Le virus circule encore", martèlent les autorités sanitaires qui appellent à la prudence et au maintien essentiel des gestes barrière malgré des signaux satisfaisants et annonciateurs d’un bel été qui se profile. D’autant que l’ensemble des pays de l’hémisphère Nord enregistrent eux aussi un net recul de la pandémie.

Des annonces très attendues

C’est dans ce contexte plutôt favorable que le Premier ministre, Edouard Philippe, présente demain la seconde phase du déconfinement. Des annonces très attendues avec probablement l’ouverture des bars et restaurants, dès le 2 juin, et la levée des restrictions de déplacement au-delà des 100 km. L’horizon pourrait aussi se dégager pour les salles de spectacle, les compétitions sportives et les cinémas, figés dans le noir depuis le 17 mars. On devrait également en savoir plus sur la réouverture des lycées et le maintien ou pas de l’oral de français comptant pour le baccalauréat.

Pour la France colorée en rouge (32 départements du Grand Est et de l’Île-de-France, contre 69 en vert) où la levée du confinement depuis le 11 mai a été plus restrictive, la réouverture des parcs et jardins est vivement espérée. Le bout du tunnel n’a jamais été aussi proche après un confinement marathon de 55 jours, inédit dans l’histoire moderne de notre pays. Reste que tous les espoirs sont désormais tournés vers ces fameux jours d’après. La pandémie recule dans l’hémisphère Nord où les indicateurs et bilans sanitaires sont encourageants. La vague de tsunami s’est arrêtée grâce, notamment, à l’effet du confinement. "Comme dans chaque épidémie, il y a une montée et une descente, un début et une fin qui peut s’étaler sur plusieurs jours ou plusieurs mois", rappelle le professeur Yves Buisson, épidémiologiste et président du groupe Covid-19 de l’Académie de médecine.

Taux de contagion en baisse

Début mars, une personne positive au coronavirus pouvait en contaminer trois autres, en moyenne. Aujourd’hui, un patient peut contaminer moins d’une seule personne. C’est ce fameux taux de contagion, appelé "R0", qui est aussi significatif du net recul de l’épidémie. Selon les scientifiques, si ce taux se maintient, l’épidémie ne devrait pas durer très longtemps. À ces indicateurs objectifs, s’ajoutent les effets positifs de ces deux mois de réclusion sanitaire, dont on mesurera pleinement les conséquences d’ici une semaine.

"Le confinement a été très utile au moment du pic de l’épidémie, qui aurait pu aller plus haut et faire sauter nos capacités de soins", assure le professeur Buisson.

Ce type de coronavirus recèle toutefois sa part sombre et mystérieuse. Si les scientifiques connaissent ses cousins, le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et le MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), le Covid-19 est encore beaucoup moins connu même s’il se révèle moins létal. En 2003, le SRAS a tué 10 % des personnes infectées. En 2010, le MERS en a tué 30 %. Le Covid-19, moins tueur, apparaît beaucoup plus contagieux, à l’inverse de ses prédécesseurs.

Reste une question centrale : quand pourra-t-on considérer que le virus du Covid-19 a totalement disparu ? "Quand il n’y aura plus de nouveaux cas, on pourra alors dire que c’est terminé", affirme l’épidémiologiste.

L’apparition de nombreux foyers de contagion en France, ces derniers jours, montre que le virus reste toujours actif. Ces "clusters" identifiés par les autorités sanitaires qui brisent la chaîne de contamination par la recherche immédiate et systématique de tous les cas contacts restent pour le moment bien maîtrisés.Ces foyers émergents n’ont pas donné lieu à une seconde vague massive de contagion.

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