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«Aujourd’hui, c’est un premier pas vers les stades pleins, commente avec optimisme Vincent Steinmann, directeur commercial et marketing du Lausanne-Sport. (DR)

Le football suisse espérait plus mais s'en contentera

Les manifestations sportives réunissant jusqu'à 300 personnes seront à nouveau possibles à partir du 6 juin. En prenant cette décision, le Conseil fédéral a donné son feu vert définitif à la reprise de la Swiss Football League, qui permettra de sauver les meubles d’un point de vue économique.

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Le Conseil fédéral a annoncé le retour des compétitions  dans les stades dès le 6 juin, avec 300 spectateurs au maximum et non 1000 comme il était attendu en coulisse. La Swiss Football League peut donc reprendre. Bonne nouvelle ou cadeau empoisonné pour les clubs?

Vers un traçage des supporters

«Aujourd’hui, c’est un premier pas vers les stades pleins, commente avec optimisme Vincent Steinmann, directeur commercial et marketing du Lausanne-Sport. Nous devons commencer à travailler avec une nouvelle normalité. Si le traçage de supporters ou autres éléments doivent devenir la norme dans le futur, alors on y sera préparé. Il n’y a que par cette étape qu’on peut espérer retrouver un jour des stades pleins.»

«C’est mieux que rien, relativise Loïc Luscher, responsable communication du Servette FC. En avril, nous nous attendions à reprendre le championnat à huis clos, nous prenons la nouvelle du bon côté».

Pour sa part, Daniel Koch, le délégué de l'Office fédéral de la santé publique au Covid-19, a précisé que les matches de football avec spectateurs pourraient reprendre, pour autant qu’il y ait un traçage numérique des supporters.

 «Ce système de suivi est faisable en théorie car d’autres pays, comme l’Angleterre ou l’Italie, l’ont pratiqué dans le but de contrôler les supporters, ajoute le responsable grenat. Ce serait différent dans notre cas car effectué dans une optique sanitaire. Après, il faut voir la date officielle de la reprise. Fin juin ou fin juillet? Car tout peut évoluer encore.»

Une assemblée générale extraordinaire de la Swiss Football League (SFL) a été convoquée pour le 29 mai. Les clubs voteront sur la poursuite du championnat. Dans le cas où la reprise est acceptée par tous les clubs, les matchs ne reprendraient toutefois pas avant le 18 juin.

Jouer pour perdre moins d’argent

Depuis le début de la crise, le Lausanne Sport et le Servette FC militent pour une reprise, même à huis clos. Pour l’aspect sportif bien sûr, mais surtout pour des questions économiques (ndlr: le Lausanne-Sport joue pour sa promotion).

«Les clubs de foot vivent à travers quatre sources de revenus : la billetterie/restauration, le merchandising/sponsoring, les droits TV et les transferts de joueurs, explique Oliver Hoff, directeur de l’institut de recherche indépendant Rütter Soceco, qui a réalisé l’étude «Economie du sport en Suisse» pour l’Office fédéral du sport en 2020. 

«Il serait toujours préférable de jouer à huis clos plutôt que de ne pas jouer du tout. Reprendre un championnat fait perdre moins d’argent qu’un arrêt général. Même s’il est vrai que le huis clos ne serait certainement pas une solution idéale, car une part importante des revenus provient de la vente des billets, de la restauration, des marchandises. Cette part, relativement parlant, est plus élevée en Suisse que dans d'autres pays plus grands.»

Par ailleurs, le Conseil fédéral a décidé que les compétitions impliquant un contact physique étroit et constant, comme la lutte, le judo ou la boxe, devraient rester interdites jusqu'au 6 juillet. Mais les entraînements sont de nouveau autorisés dès le 6 juin, sans restriction relative à la taille des groupes, y compris pour les sports supposant un contact rapproché.

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