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Le déconfinement, facteur de stress pour un Français sur deux

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Stress, déprime, insomnies… Depuis le 11 mai, date de fin du confinement, de nombreux Français et Françaises voient leur santé psychologique se dégrader. Une enquête fait le point. Détail.

On pourrait penser qu’avec la fin du confinement dû à l’épidémie de coronavirus, le 11 mai, le sentiment de regagner de la liberté et du mouvement serait bénéfique à notre moral. Ce n’est apparemment pas si simple. Une enquête rendue publique ce mercredi dans Le Parisien, réalisée par l'organisme de recherche “Human Adaptation Institute”, a fait le point sur l’état psychologique des Français. Et il semblerait que pour nombre d’entre nous, le déconfinement serait plus angoissant que ne l’a été le confinement.

Le déconfinement, source d'inquiétude

L’étude, baptisée Covadapt, a été lancée le 23 mars, une semaine après le début du confinement. Son but : mesurer les impacts et l’adaptation des Français face à l’actuelle épidémie de Covid-19. Les participants devaient répondre à des questions concernant la qualité de leur sommeil, de leur alimentation, leur rythme de vie, leur niveau de confiance en l’avenir. Ils devaient aussi renseigner la perception qu’ils avaient de leurs émotions : peur, irritabilité, tristesse

Même si le risque sanitaire, loin de disparaître, tendrait toutefois à s’atténuer, les Français ne retrouvent pas pour autant une confiance immédiate en l’avenir. Et le climat reste anxiogène pour nombre d’entre nous. Ainsi, 27 % des répondants à l’enquête Covadapt indiquent avoir un sommeil dégradé depuis le 11 mai. Et 20 %, soit un cinquième des sondés, disent souffrir à la fois de déprime, de stress, ressentir de l’angoisse et des émotions négatives… 50 % des sondés déclarent souffrir de l’un de ces troubles, alors qu’ils n’étaient que 40 % au temps du confinement.

Une “bulle de protection” qui s'efface

Interrogé par “Le Parisien”, Christian Clot, qui dirige Human Adaptation Institute et a piloté l’étude, explique : « Pour les personnes fragiles, il y a la peur de la rue. Dans leur maison, elles se sentent protégées du virus dont on ne sait toujours pas trop comment il se transmet. Ce qui perturbe encore plus, c'est que la crise va durer longtemps ». Selon l’expert, s’ajoute à cette angoisse sanitaire une autre source d’anxiété : la peur du monde d'après et de la récession. Pour certains d’entre nous, le confinement agissait comme une “bulle de protection”, qui s’amenuise donc aujourd’hui.

Les Français vont-ils retrouver confiance en l’avenir, et se défaire de leur anxiété ? L’évolution sanitaire des prochaines semaines et la forme que prendra la suite du déconfinement, qui sera annoncée jeudi 28 mai par Edouard Philipe, donneront peut-être une partie des réponses.    

Source Le Parisien, Etude Covadapt. 

L'étude Covadapt est réalisée par l'organisme de recherche Human Adaptation Institute dirigé par l'explorateur Christian Clot, depuis le 23 mars, sur plusieurs milliers de volontaires (10 000 au début, 2 500 aujourd'hui) interrogés environ chaque semaine, en ligne.