Le Club de tir de l’Outaouais demande une réouverture des stands intérieurs

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Alors que les centres de tir extérieurs du Québec peuvent de nouveau accueillir les adeptes de la gâchette depuis les derniers jours, les stands intérieurs continuent d’attendre le feu vert du gouvernement. Au Club de tir de l’Outaouais, à L’Ange-Gardien, l’impatience commence à se faire sentir au sein de l’administration qui craint désormais un exode de ses membres.

«Je me bats présentement pour qu’on rouvre les clubs intérieurs parce qu’on se retrouve grandement désavantagé. C’est sûr que les gens, si on ne repart pas bientôt, au lieu de rentrer membre chez nous, ils vont aller dans les champs extérieurs», lance le président du Club de tir de L’Ange-Gardien, Pierre Pharand, qui est l’un des quatre propriétaires de l’endroit.

Seul club de tir intérieur de l’Outaouais, l’entreprise située dans le parc d’affaires de L’Ange-Gardien comptait 700 membres dans ses rangs lorsqu’elle a dû cesser ses opérations à la mi-mars au moment où le Québec est tombé en mode pause en raison de la pandémie de COVID-19. C’est sans compter les groupes corporatifs comme les corps policiers qui utilisent aussi les installations du chemin Industriel, tout près de la route 309, non loin de Buckingham.

«Tout ce qui est corporatif, c’est une entrée d’argent qu’on n’a pas en ce moment. Les gens qui étaient dus pour renouveler en mars, avril ou mai, ils attendent de voir ce qui va se passer. Pendant ce temps, il y a l’hypothèque, l’électricité et les comptes à payer», affirme M. Pharand qui estime que son entreprise pourrait perdre jusqu’à 25% de ses membres si elle ne redémarre pas sous peu, maintenant que l’option des champs de tir extérieur est accessible aux amateurs de ce sport de précision.

M. Pharand s’explique mal que le Bureau du contrôleur des armes à feu du Québec n’autorise pas l’ouverture du centre de tir. Certaines installations intérieures, ailleurs au Québec, ne peuvent tout simplement pas respecter les mesures sanitaires imposées par la Direction de la santé publique en raison de leur configuration, mais dans le cas du Club de tir de l’Outaouais, tout est prêt, assure l’homme d’affaires.

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Les stands du Club de tir de l'Outaouais sont séparés par des plexiglas.Simon Séguin-Bertrand, Le Droit

«On a installé des plaques de plexiglas au comptoir. On a une porte dédiée pour l’entrée et une porte dédiée pour la sortie. Personne ne peut se croiser l’intérieur. Quand tu tires, le masque est obligatoire. [...] C’est un sport individuel où il y a un mur entre chaque tireur et en plus, on a réduit notre capacité de 12 tireurs à six tireurs pour respecter les deux mètres minimum entre chaque personne. On a fermé notre deuxième étage où il y avait un salon», explique-t-il.

La direction travaille d’arrache-pied avec la Fédération québécoise du tir pour presser le gouvernement de rendre les centres intérieurs accessibles, assure M. Pharand. Une notice a d’ailleurs été envoyée aux membres du club en début de semaine pour les informer de la situation.

«Je ne blâme pas le Bureau du contrôleur des armes à feu du Québec qui attend probablement l’autorisation de la santé publique, mais ça devient frustrant. On va dans les magasins et les épiceries, les gens sont tassés un par-dessus l’autre. Ça n’a pas de sens quand on sait que notre centre est sécuritaire. Quand on a lancé le club en 2013, ç’a nous a coûté 1,3 million en investissements. Ça fait sept ans, donc nous sommes encore une nouvelle entreprise. On commençait à bien se sortir la tête de l’eau. Ça va probablement nous retarder encore d’une couple d’années.»