CoVid-19 : les malades pourraient être immunisés au moins un mois après leur infection

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Les anciens malades du Covid-19 sont-ils immunisés contre le coronavirus ? C’est l’une des  questions phares qui taraude les scientifiques. Mardi 26 mai, le CHU de Strasbourg et l’Institut Pasteur ont apporté de premiers éléments de réponse dans une étude préliminaire publiée sur la plateforme MedRxiv.

Les chercheurs ont étudié 160 soignants volontaires, infectés par le SARS-CoV-2 et diagnostiqués positifs par test PCR. Tous exercent au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et ont développé des formes mineures de la maladie n’ayant pas nécessité une hospitalisation.

Dans un communiqué, l’Institut Pasteur fait savoir que la majorité d’entre eux a développé des anticorps dans les 15 jours suivant le début de leur infection. Anticorps, qui pourraient leur conférer une immunité "pendant plusieurs semaines". Pour 98 % des malades, des anticorps neutralisants ont en effet été détectés après 28 jours. Des résultats "encourageants", dans la mesure où l'on connaît encore mal les mécanismes d’immunité contre le nouveau coronavirus.

Des tests sérologiques, réalisés après le diagnostic par PCR, ont permis aux chercheurs de constater que l'activité neutralisante des anticorps augmente au fil du temps, "ce qui suggère que les personnes développent une immunité potentiellement protectrice".

"On savait que les personnes atteintes de formes sévères de la maladie développaient des anticorps dans les 15 jours qui suivaient le début des signes. On sait maintenant que c’est également vrai pour ceux qui font des formes mineures, même si les taux d’anticorps sont vraisemblablement plus faibles", explique Arnaud Fontanet, coauteur de l’étude et responsable du département Santé globale à l’Institut Pasteur.

Une immunité persistante ?

Reste à savoir combien de temps peut durer cette immunité. "Notre étude montre que les niveaux d’anticorps sont, dans la plupart des cas, compatibles avec une protection contre une nouvelle infection par SRAS-CoV-2, au moins jusqu’à 40 joursaprès le début des signes", ajoutent Timothée Bruel et Olivier Schwartz, respectivement chercheur et responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur.

Les résultats encourageants n’en restent pas moins des résultats préliminaires et d'autres tests sont encore nécessaires pour savoir si l’immunité persiste, ou non, dans le temps. "L’objectif maintenant est d'évaluer sur le long terme la persistance de la réponse anticorps et sa capacité de neutralisation associée chez ces personnels soignants", concluent les experts.