Pour une meilleure place du monde rural dans le nouveau modèle de développement
Garantir le droit d'accès à la santé et à l'enseignement dans toutes les campagnes marocaines
Les intervenants d'une visioconférence ont souligné l'importance d'accorder une place de choix au monde rural dans le modèle de développement escompté, en tant que condition sine qua non pour atteindre les objectifs de développement durable et dépasser les défaillances enregistrées en la matière.
Le nouveau modèle de développement doit apporter des solutions efficaces, efficientes et innovantes, basées sur les bonnes pratiques internationales, en vue de garantir à la population rurale le droit d'accès aux services publics, notamment la santé et l'éducation, ont relevé les participants à cette rencontre tenue récemment sous le thème "La place du monde rural dans les politiques publiques d'urgence".
Organisée à l'initiative des étudiants de la licence professionnelle en gestion publique et développement territorial, à la faculté de droit relevant de l'Université Cadi Ayyad de Marrakech, cette visioconférence a été l'occasion pour les participants de souligner, à l'unisson, que la question des ressources humaines revêt une importance particulière en ce sens qu'elle se trouve placée au cœur du nouveau modèle de développement. Ils ont préconisé d'encourager les enseignants et les médecins à s'installer dans le monde rural, et de s'attaquer aux déséquilibres environnementaux, tout en en assurant une bonne gouvernance.
Dans ce sens, le chef de département de droit public à l'Université Cadi Ayyad de Marrakech, Mohamed El Ghali, a indiqué que la pandémie du coronavirus a mis en relief l'importance des politiques publiques et leur capacité d'accompagner les transformations sociétales, notamment en milieu rural.
Ces politiques ont démontré l'existence d'un déphasage entre le milieu urbain et celui rural, en l’occurrence en matière de lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité, le développement des réseaux routiers, l'approvisionnement en eau potable et en électricité et l'accès aux services de base, dont la santé et l'éducation, a-t-il relevé.
Il a également évoqué la nécessité d'"humaniser" les politiques publiques et d'assurer un accès équitable pour toutes les franges de la société sur le même pied d'égalité, rappelant que la Constitution a consacré les principes d'équité et d'égalité.
De son côté, le professeur de droit public à l'Université Cadi Ayyad de Marrakech, Hicham Berjaoui, a passé en revue certaines données relatives à la situation de développement en milieu rural, notamment sur le plan socioéconomique, notant que ces chiffres démontrent l'importance du monde rural, qui contribue à la création de la richesse nationale à hauteur de 20% du PIB.
Eu égard à son importance démographique, sociale et économique, le développement du monde rural exige la synergie des efforts de l'ensemble des intervenants, à savoir l'Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics, pour relever les défis et atteindre les objectifs tracés, a-t-il estimé.
Les différents programmes adoptés par l'Etat ont contribué largement à réduire le déficit enregistré au niveau de certains services en milieu rural, sans pour autant pouvoir lutter contre la pauvreté, a-t-il déploré.
Pour sa part, le professeur en aménagement et développement territorial, Nabil Abou El Khayr, a indiqué que le Maroc comprend 1503 collectivités territoriales, dont 1282 communes rurales, notant que 12 millions de personnes issues de 29.000 douars ont bénéficié des programmes de lutte contre les disparités spatiales et sociétales en milieu rural, avec une enveloppe budgétaire de plus de 50 MMDH.
Il a, par ailleurs, mis l'accent sur l'ensemble des problèmes dont souffre le monde rural, notamment l'explosion démographique, la raréfaction des ressources en eau, la scolarisation de la fille rurale et la modernisation de l'agriculture, insistant sur la nécessité de conjuguer les efforts pour construire un monde rural durable et cohérent sur les plans social et économique.