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Un véhicule de police sur le pont de Brooklyn à New York (illustration)Crédit : Justin Heiman / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

États-Unis : indignation après la mort d'un homme noir étouffé par un policier

À la suite d'une arrestation musclée, un homme noir est mort étouffé par un policier qui le maintenait au sol à Minneapolis lundi 25 mai. La scène, filmée par une passante, provoque l'indignation aux États-Unis.

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Ce n'est pas la première fois qu'un tel drame se produit. La mort d'un Noir américain à la suite d'une arrestation musclée a déclenché la colère à Minneapolis mardi 26 mai. Sa famille dénonce un usage "excessif et inhumain" de la force et le racisme de la police de cette ville du Minnesota.

La scène, filmée lundi soir par une passante sur Facebook Live, montre un homme plaqué au sol sur le ventre par un policier qui l'immobilise avec un genou sur le cou. L'homme, identifié comme George Floyd par l'avocat de sa famille, se plaint pendant de longues minutes de ne pas pouvoir respirer et d'avoir mal, tandis que l'agent de police, un homme blanc, lui dit de rester calme.

Un second policier tient à distance les passants qui commencent à s'emporter alors que George Floyd ne bouge plus. "Il ne respire plus, il ne bouge plus, prenez son pouls", répète un passant tandis que les policiers attendent une ambulance qui arrive après plusieurs minutes. L'homme maintenu au sol a été transporté dans un hôpital de la ville où il est décédé peu après.

L'affaire rappelle celle d'Eric Garner, un homme noir décédé après avoir été asphyxié lors de son arrestation par des policiers blancs à New York en 2014. L'affaire avait notamment contribué à l'émergence du mouvement Black Lives Matter ("Le vie des Noirs compte")

Quatre policiers renvoyés

Un porte-parole de la police a affirmé lundi soir que l'homme avait résisté à son interpellation par les agents appelés pour un cas d'ivresse sur la voie publique. L'avocat de la famille de la victime, Benjamin Crump, a dénoncé un usage "abusif, excessif et inhumain de la force" pour un délit "non-violent", et demandé la fin du "profilage racial et (de) la minimisation des vies noires par la police".

Le maire de Minneapolis, Jacob Frey, a pour sa part fustigé un acte "horrible", accusant le policier d'avoir "manqué d'un sens de l'humanité fondamental". "Être Noir ne devrait pas être une peine de mort", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse mardi. Le chef de la police de Minneapolis a pour sa part indiqué qu'une enquête fédérale allait être ouverte sur cette affaire. Quatre policiers ont été renvoyés.

Mardi, des passants se recueillaient et déposaient des fleurs à l'endroit de l'interpellation, alors que d'autres arboraient des affiches demandant à la police d'"arrêter de tuer des Noirs". La mort d'Eric Garner avait déclenché un mouvement de protestation et d'autres décès de Noirs aux mains de la police avaient provoqué des émeutes dans le pays. La police de New York et Los Angeles ont aussi interdit les méthodes d'immobilisation controversées, comme le plaquage ventral.