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François Legault s’est engagé mardi à redoubler d’efforts pour embaucher «à court terme» pas moins de 10 000 préposés aux bénéficiaires.Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne

Une stratégie en vue de la seconde vague de COVID-19, demandent les partis d’opposition

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L’équipe de François Legault aura les partis politiques d’opposition sur le dos lors de l’arrivée de la deuxième vague de COVID-19.

Le Parti libéral du Québec, Québec solidaire et le Parti québécois ne resteront pas muets face à de nouveaux transferts de professionnels d’un établissement de santé à un autre, devant une nouvelle pénurie de médicaments ou d’équipements de protection médicale ou encore face à des ratés dans le programme de dépistage comme il y en a eu dans les premières semaines suivant l’arrivée de la COVID-19 au Québec, ont tour à tour averti Dominique Anglade, Manon Massé et Pascal Bérubé mardi.

« [Ce sont des] choses qui doivent cesser si on veut véritablement améliorer les choses et si on veut prévoir la suite des choses [en vue d’]une éventuelle deuxième vague », a fait valoir la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, lors de son retour à l’Assemblée nationale.

« Ce sont des éléments sur lesquels le gouvernement devrait travailler aujourd’hui », a-t-elle ajouté.

On n’a pas de raison de ne pas être prêts pour la deuxième vague— Pascal Bérubé

 

QS « n’aura pas la même indulgence » à l’égard du gouvernement caquiste lorsque la seconde vague de COVID-19 déferlera sur le Québec, a mis en garde la cheffe parlementaire du deuxième groupe d’opposition au Parlement, Manon Massé, tout en pressant M. Legault de dévoiler son « plan détaillé » pour repousser une nouvelle offensive du coronavirus.

Le chef parlementaire du PQ, Pascal Bérubé, est aussi d’avis qu’« on n’a pas de raison de ne pas être prêts pour la deuxième vague ». D’ici là, le troisième groupe d’opposition s’affairera à questionner l’équipe de François Legault, « pas sur la gestion des CHSLD des 30 dernières années, [mais] sur la gestion des 30 dernières heures ».

Les décisions prises par le gouvernement dans la foulée de l’annonce de l’état d’urgence, le 14 mars dernier, ont « un impact majeur et contribuent, à bien des égards, à ce qu’on ait un des pires résultats dans le monde présentement », a soutenu l’élu de Matane.

L’équipe du chef du gouvernement convient qu’elle ne pourra pas plaider la surprise advenant une deuxième poussée du coronavirus. « Il faut qu’on se prépare. Là, on n’a pas d’excuse », a dit un membre de la garde rapprochée de M. Legault au Devoir.

Parmi les « pires » ?

Le PLQ, QS et le PQ se sont dits inquiets mardi de voir le Québec — où 4139 personnes décédées des suites de la COVID-19 ont été recensées en date de mardi — faire partie des « pires » États touchés depuis le début de la pandémie.

Le premier ministre François Legault a invité les autres formations politiques à comparer le décompte des décès du Québec à ceux de villes du Nord-Est américain. « [À] Detroit ou Chicago, ils sont à peu près au même endroit que nous par million d’habitants. Si on regarde une ville comme Boston, il y a deux fois plus de décès, toutes proportions gardées, qu’ici. À New York, il y en a trois fois plus », a-t-il illustré.

Pour donner une bouffée d’oxygène au réseau, M. Legault s’est engagé mardi à redoubler d’efforts pour embaucher « à court terme » pas moins de 10 000 préposés aux bénéficiaires.

La cheffe libérale l’a invité à légiférer plutôt afin de fixer des ratios patients-soignant dans certains établissements visés par la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Pourquoi le PLQ ne l’a-t-il pas fait lorsqu’il était au pouvoir de 2003 à 2018, sauf de septembre 2012 à avril 2014 ? lui a demandé avec insistance un journaliste.

« Il y a plein de problèmes que les gouvernements ne règlent pas », a laissé tomber Mme Anglade, invitant poliment le reporter à se tourner vers l’avenir.

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