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Justin Trudeau a déclaré mercredi qu’il était prêt à un G7 en personne pourvu que le gouvernement Trump prenne les mesures nécessaires pour garantir que les enjeux de santé publique sont correctement pris en compte.Photo: Justin Tang La Presse canadienne

Trudeau préférerait un sommet du G7 «en personne»

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Réunir physiquement les dirigeants de sept des plus grandes économies du monde serait « beaucoup plus efficace » que de recourir à la visioconférence, estime Justin Trudeau — à condition que les États-Unis aient un plan pour faire face aux risques liés à la COVID-19.

Le président Donald Trump a relancé sur Twitter la semaine dernière l’idée que les dirigeants du G7 puissent assister en personne, dans un mois, au sommet américain — à la Maison-Blanche ou à Camp David — au beau milieu d’une pandémie mondiale qui continue de faire des ravages dans la grande région de Washington.

Le premier ministre Trudeau a déclaré mercredi qu’il était prêt à envisager cette possibilité pourvu que l’administration Trump prenne les mesures nécessaires pour garantir que les enjeux de santé publique sont correctement pris en compte.

« Il ne fait aucun doute que les réunions en personne, dans une situation idéale, sont beaucoup plus efficaces que les réunions virtuelles, a déclaré M. Trudeau. Mais il y a de nombreuses questions auxquelles nous devons répondre avant de nous engager à nous présenter en personne, et ces discussions se déroulent de manière continue et très constructive. »

M. Trudeau accordait son point de presse quotidien de l’extérieur de sa résidence officielle à Ottawa, où il donne l’exemple de confinement depuis près de trois mois — depuis que sa femme Sophie Grégoire Trudeau a été atteinte de la COVID-19 en mars.

Son homologue américain, quant à lui, a exhorté les États à autoriser les citoyens à retourner au travail et à relancer l’économie américaine, en pause depuis plusieurs semaines. M. Trump estime qu’aller de l’avant avec un G7 en personne enverrait le signal que son pays est prêt à se remettre aux affaires — « que notre pays est en train de retrouver sa grandeur ».

Encore mardi, la secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany, a réitéré que pour le président Trump, ce « retour vers la grandeur » ne pourrait pas être mieux illustré par la tenue du G7 en personne à la fin de juin. Elle a précisé que les mêmes précautions sanitaires prises à la Maison-Blanche seraient en place autour des leaders du G7.

Pas au golf de Trump

La réunion devrait avoir lieu à la Maison-Blanche ou à la retraite présidentielle de Camp David, au nord de Washington — voire à ces deux endroits. C’est à Camp David que les Américains avaient accueilli en 2012 les leaders du G8 (le G7 plus la Russie, « désinvitée » en 2014).

Mais ce scénario était le deuxième choix du président Trump. Le milliardaire voulait d’abord accueillir la réunion du G7 à son club de golf Doral, à Miami, mais cette idée a été abandonnée en octobre après seulement 48 heures — les démocrates, mais aussi des républicains, ont crié au conflit d’intérêts.

Avant la grande pandémie, la réunion du G7 était d’abord prévue cette année du 10 au 12 juin aux États-Unis. Le nouveau calendrier implique probablement une rencontre vers la fin de juin, a indiqué le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Robert O’Brien.

M. O’Brien a estimé que l’éclosion de COVID-19 dans la région de Washington sera alors chose du passé. « Je pense que nous approchons très près du sommet (de la courbe), si n’est déjà fait », a-t-il déclaré à CBS en fin de semaine. « Et si la situation le permet — nous pensons que ce sera le cas —, nous aimerions tenir le G7 en personne. Je pense que les dirigeants du G7 aimeraient se rencontrer en personne et ne pas faire de visioconférence. »