Banques : le régulateur européen veut une tranche du plan Macron-Merkel
by Victoria AdamBanques : le régulateur européen veut une tranche du plan Macron-Merkel
(Boursier.com) — La crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus menace de dégrader les bilans des banques européennes, notamment en faisant gonfler les mauvaises créances. L'autorité bancaire européenne, l'EBA, a ainsi plaidé lundi pour que le secteur puisse bénéficier du futur plan de soutien européen actuellement en discussion.
Dans un entretien à l'agence 'Reuters', le président de l'EBA, José Manuel Campa, a estimé qu'"adopter une approche européenne pour soutenir les banques aurait du sens". "Cela pourrait se faire sous la forme d'une recapitalisation de précaution sur le modèle du TARP des Etats-Unis" (ndlr : le plan de soutien adopté face à la crise financière de 2008). "Et là, le fonds de relance de l'UE pourrait jouer un rôle", a-t-il ajouté.
Le 18 mai, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont proposé un plan de soutien européen de 500 milliards d'euros, qui doit encore recevoir l'aval des 27 membres de l'Union européenne. Le plan prévoit que la Commission européenne emprunte sur les marchés "au nom de l'UE", et transfère les aides "aux Etats, régions et secteurs qui ont été le plus affectés" par la pandémie due au coronavirus.
Les banques plus solides que lors de la dernière crise, mais...
Dans un rapport publié lundi, l'EBA a estimé que la pandémie "pose aux banques de l'Union un défi inédit". Certes, les réserves des banques "devraient (leur) permettre de supporter les potentielles pertes de risques de crédit", estime l'EBA.
Pour l'heure, elles disposent encore de confortables coussins de sécurité, avec près de 500 milliards d'euros de fonds propres disponibles au-delà des exigences réglementaires minimales. Toutefois, certains établissements sont plus fragiles que d'autres, notamment dans les pays les plus touchés comme l'Italie et l'Espagne.
"Les banques sont résilientes et plus fortes qu'avant la dernière crise" de 2008, a estimé M. Campa. "Mais nous ne savons pas comment cette crise va évoluer, et il serait mieux d'agir tôt au lieu de trop tard", a-t-il ajouté. Il a dit s'attendre à une vague de crédits impayés dans les deux à trois prochains trimestres, dont "le montant est difficile à évaluer".