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Le soir du premier tour, Nicolas Bouche était allé voir les autres candidats, comme ici Christophe Caudron, leur assurant de sa volonté de travailler en concertation avec l’opposition. PHOTO STÉPHANE MORTAGNE

La campagne des municipales reprend pour un second tour incertain à Lambersart

Cinq candidats sont pour le moment en lice pour le second tour des élections municipales à Lambersart, qui devrait se tenir le 28 juin. Mais peut-être ne seront-ils plus que quatre le moment venu… Des alliances, des fusions inattendues, pourraient faire pencher la balance. Le point à ce jour.

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1. L’avance de Nicolas Bouche

Six candidats étaient en lice au premier tour. Cinq d’entre eux sont en position de se maintenir  : une situation déjà relativement rare, à tel point qu’il n’existe pas de mot pour la définir (on parle de triangulaire, de quadrangulaire… mais rien pour évoquer un entre-deux tours avec cinq candidats). Arrivé en tête au premier tour, Nicolas Bouche, le candidat « anti-système Daubresse », est crédité d’une large avance (36,42 %). En seconde position, Christophe Caudron (17,38 %), ancien premier adjoint de Marc-Philippe Daubresse puis de Christiane Krieger, avant de démissionner pour mener sa propre liste. Il est suivi de Claudie Jilcot (13,99 %), candidate de la majorité, soutenue par Christiane Krieger et l’ancien maire emblématique de la ville. Elle est talonnée par le candidat de la gauche, Pierre-Yves Pira (13,39 %). Enfin, Olivier Fauchille, actuel élu de l’opposition dans le groupe d’Yvon Cousin (lui aussi ancien premier adjoint de Marc-Philippe Daubresse) a été crédité de 10,06 %.

Seul candidat à avoir obtenu moins de 10 % (8,76 %) et ne pouvant se maintenir au second tour, Frédéric Dehaeze n’a pour l’instant pas donné de consigne de vote (lire ci-dessous).

2. L’abstention en embuscade

Lambersart est une ville où la participation est traditionnellement élevée. Au premier tour de 2014, 59,31 % des électeurs avaient fait le déplacement jusqu’aux urnes. Le 15 mars 2020, le taux de participation était de 38,14 %. Le contexte sanitaire explique ce taux. L’éclatement des listes a aussi peut-être démotivé certains électeurs. Conséquence : en nombre de voix, les résultats prennent une autre dimension. Nicolas Bouche, avec 2 810 voix, n’a finalement recueilli que 280 votes de plus qu’en 2014 (année où il se plaçait en troisième position et où il s’est retiré entre les deux tours). Christophe Caudron a été choisi par 1 341 électeurs et Claudie Jilcot par 1 079 votants. Si l’abstention est la même au second tour, la réelle adhésion des Lambersartois à leur nouveau maire sera toute relative.

3. Un mouvement à prévoir

Olivier Fauchille (10,06 %) annonçait, au lendemain du premier tour, son intention de se maintenir au second. Il admet aujourd’hui que « le contexte a changé ». Si la décision du maintien ou non de sa candidature n’est pas prise définitivement, elle semble s’orienter vers le retrait  : « Si on se maintient, c’est pour l’emporter », dit-il. Ce qui semble mal parti. Olivier Fauchille dit ne pas avoir prévu « d’alliance, de soutien ou de fusion ».

Frédéric Dehaeze fera-t-il alliance?
Il est l’outsider qui compte. Crédité de 8,76 % au premier tour (676 voix), Frédéric Dehaeze (Lambersart 2020, Lambersart citoyen), ancien adjoint de Marc-Philippe Daubresse, puis opposant, semble être courtisé. Il ne donne pour l’instant pas de réponse claire. « Nous avons été approchés par plusieurs candidats. A priori, on n’est pas sur une dynamique d’association sauf s’il y a un alignement des planètes extraordinaire. » Un alignement qui consisterait en un « transfuge de certaines des idées » du programme de la liste Lambersart 2020, Lambersart citoyen et « se terminerait par la conciliation de certaines valeurs humaines ».
Du coup, les rumeurs courent… Christophe Caudron y a d’ailleurs consacré son premier message Facebook post-confinement. Il y avance l’hypothèse d’un rapprochement entre la liste Lambersart 2020, Lambersart citoyen et celle de Claudie Jilcot, candidate de la majorité adoubée par l’équipe de Marc-Philippe Daubresse… Frédéric Dehaeze répond que le temps est à la réflexion. La porte n’est donc pas fermée. Mais comment concilier le rejet de ce qu’il a appelé les « dérives » du fonctionnement Daubresse et la liste portant des personnalités très marquées par l’époque de l’ancien maire ?
Le confinement a changé la donne
Un deuxième tour huit jours après le premier scrutin ou un deuxième tour plus de trois mois après, avec une crise sanitaire entre les deux, voilà de quoi changer singulièrement la donne chez les candidats. Notamment en termes de volonté. Il y a la motivation en berne. Certains, sérieusement confinés, peut-être même touchés personnellement par le Covid-19, n’ont sans doute plus envie d’y aller. Plusieurs listes compteraient des cas de personnes qui auraient émis le souhait de ne plus se présenter.
Dans ce cas, la tête de liste peut « piocher » dans les deux noms qu’elle avait, pour ces élections, la possibilité de présenter en plus. Mais elle peut aussi chercher à récupérer des candidats venus d’ailleurs. La règle électorale ne permet pas de présenter, entre les deux tours, de nouvelles personnes, non candidates au premier tour, mais elle permet le transfert de candidats d’une liste à l’autre (à condition qu’une ait atteint 10 % des voix et l’autre au moins 5). La liste de Frédéric Dehaeze éliminée au premier tour mais créditée de 8,76 %, peut susciter des envies… Si elle ne se maintient pas, celle d’Olivier Fauchille pourrait elle aussi être objet de convoitises.