Avec le fonds "Lac 1", Bpifrance lève 4,2 milliards d'euros pour les fleurons français
Anciennement baptisé "Lac d'Argent", "Lac 1", le fonds de BpiFrance pour soutenir les fleurons français, vient de réunir 4,2 milliards d'euros dans le cadre de sa première levée de fonds. A terme, l'objectif est d'en réunir 10 milliards afin de protéger une partie des entreprises françaises face à l'appétit de fonds internationaux.
La banque publique d'investissement a annoncé lundi avoir réuni 4,2 milliards d'euros, notamment auprès d'investisseurs privés et souverains, dans le cadre de la première levée d'un fonds destiné à protéger des fleurons français.
Un temps baptisé "Lac d'Argent", "Lac 1" selon son appellation officielle a collecté en dépit d'un contexte chamboulé par l'épidémie de coronavirus un total de 3,2 milliards auprès d'une vingtaine d'investisseurs et levé un milliard d'euros de dette.
Ce nouvel outil doit renforcer l'arsenal de la France pour protéger ses pépites face à l'appétit de fonds internationaux aux moyens financiers colossaux et à la montée en puissance des fonds activistes.
Une variété d'investisseurs français et internationaux
"Dans la période actuelle, un grand nombre de sociétés performantes, internationalisées et innovantes souhaitent stabiliser leur capital en s’appuyant sur des investisseurs de long terme prêts à accompagner leur transformation (...)", déclare Nicolas Dufourcq, directeur général de bpiFrance, cité dans un communiqué.
Aux côtés de Mubadala, le fonds souverain d'Abou Dhabi, qui a investi un milliard d'euros, le fonds a collecté des fonds auprès d'assureurs institutionnels français et internationaux dont Covea, Axa, CNP Assurances, Crédit Agricole Assurances, BNP Paribas Cardif, Groupe VYV, Société Générale Assurances, le groupe Caisse des Dépôts, Natixis, Aviva France, Scor, Groupama, AG2R La Mondiale, Generali et CCR.
10 milliards d'euros de fonds à terme
Le fonds a pour ambition d'atteindre à terme une capacité d'investissement de 10 milliards d'euros dont deux milliards de fonds propres apportés par la banque publique, un milliard de dette, un milliard d’assureurs, grands groupes et familles français parmi lesquels Orange, Unibel et Financière Dassault, et 6 milliards provenant de capitaux étrangers. "Il faut aller chercher des fonds à l’étranger, auprès des fonds souverains asiatiques et du Golfe, des fonds de pension canadien et américain car en France, les assureurs sont limités par la directive européenne Solvabilité 2", expliquait à L'Usine Nouvelle Nicolas Dufourcq en février.
"Lac 1" cible les entreprises françaises cotées avec le double objectif de stabiliser leur capital tout en dégageant des rendements attractifs. Son objectif est de prendre 2 à 5% du capital d’une quinzaine d'entre elles dont la valorisation est supérieure à 500 millions d’euros.
Avec Reuters (Gwénaëlle Barzic et Leigh Thomas, édité par Jean-Stéphane Brosse)