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Les présentoirs de journaux et de magazines français sont vides chez les buralistes depuis le 11 mai suite au redressement judiciaire de la société Presstalis, le plus grand distributeur de journaux français. © Maxppp - .

Trois semaines sans journaux : inacceptable pour la démocratie et les lecteurs disent les buralistes

À Albi, comme dans beaucoup d'autres villes de la région, les journaux nationaux sont introuvables depuis des jours. En cause une grève chez le distributeur Presstalis placé en redressement judiciaire. Les buralistes estiment que la loi sur la liberté de la presse est bafouée.

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Pour certains d'entre vous, ça fait trois semaines que vous ne pouvez pas acheter vos journaux préférés. Depuis trois semaines la distribution des journaux nationaux est perturbée dans plusieurs régions et notamment l’Occitanie. 

Les salariés de Presstalis sont en grève pour protester contre la liquidation de deux filiales du principal distributeur de presse en France chargées de répartir les journaux et magazines. Leur liquidation a été prononcée vendredi 15 mai par le tribunal de commerce de Paris, tandis que l'organisation centrale de Presstalis a été placée en redressement judiciaire. 

À Albi, Le Monde, Le Figaro, Aujourd'hui en France et Libération sont introuvables depuis des jours. La Dépêche du Midi et le reste de la presse quotidienne régionale sont livrés par d'autres canaux donc pas impactés. Une situation qui agace très fort Michel Quintin, buraliste à Albi, dans le quartier de Cantepeau et il attend des journaux. 

"D’habitude, je vends pour 1.000 euros de presse par jour. En ce moment, c’est entre 50 et 100 euros en vendant des vieilles publications. Les clients sont ulcérés de ne pas avoir leur presse quotidienne."

"Plus de presse en pleine pandémie" 

Et le président des buralistes du Tarn racontent qu’il vend des vieux Mickey ou des magasines de jardinage. Et il poursuit en pleine pandémie, c’est inacceptable de ne pouvoir être informé. "Je suis scandalisé qu’en 2020, des sociétés de presse bloquent un système qu’on a du mal à comprendre. Un système qui est un puits sans fond depuis des années. Aucun gouvernement n’a voulu s’y attacher. La démocratie est en jeu. On ne reçoit plus de quotidien. Le fondement de notre démocratie française c’est la presse, la diversité de lecture, la réflexion personnelle de chacun. Je suis effaré du manque de lucidité de notre société par rapport à cela."

Les filiales de Presstalis comptent 512 salariés sur une quinzaine de sites et notamment Toulouse. Elles desservent près de 10.000 points de vente sur les 22.000 du territoire.