Pas de feu vert ni d'échéancier pour la réouverture des lieux de culte

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Dans le plan de déconfinement du gouvernement, les lieux cultes se retrouvent dans les «phases ultérieures», avec les bars, les gymnases et autres rassemblements. Les évêques de Québec sont déçus, Mgr Marc Pelchat croit que les églises sont plus que capables d’ouvrir en assurant les consignes de sécurité.

«On nous rappelle souvent que nos églises ne sont pas pleines, et c’est souvent vrai, c’est une raison de plus. On est capable de faire respecter la distanciation physique», juge l’évêque auxiliaire de Québec. 

L’Assemblée des évêques catholiques du Québec a d’ailleurs transmis un modèle de protocole sanitaire à chacun de ses diocèses, elle y présente les cérémonies qu’ils pourront adapter en fonction de ses particularités lors de la réouverture graduelle des églises.

Les lieux de culte ont été fermés et les célébrations liturgiques suspendues depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire par le gouvernement du Québec, cela fait donc plusieurs semaines. 

«Nous avons participé au travail de l’Assemblée en vue de la reprise des rassemblements. On est impatients, on a peu d’informations sur la réouverture jusqu’à maintenant. Ce n’est pas une question d’argent ni un caprice, c’est pour les gens. Ils ont besoin d’être accompagnés dans le deuil, on veut les aider, on veut pleurer avec eux, faire notre mission.»

Selon ce que François Legaut a annoncé lundi, les lieux de culte ne sont pourtant pas près d’ouvrir leurs portes. Un autre coup dur est de savoir que les centres d’achats, eux, ont le feu vert.

«Comme d’autres lieux ouvrent progressivement, on peut nous aussi. Les centres d’achats sont de grands espaces, ils sont capables de le faire. Mais dans la vie, il n’y a pas seulement l’économie... il y a d’autres secteurs de la société qui sont importants, et on pense qu’on fait partie de ceux-là», indique Mgr Pelchat. 

Et le message de l'évêque auxiliaires vaut aussi pour les églises protestantes, les mosquées ou tout autre lieu de culte.

Pas juste l'économie

Les évêques de Québec reçoivent beaucoup de messages et de courriels pendant la pandémie, les membres font appel à eux pour partager des moments importants de leur vie... On prie les évêques de réouvrir les églises.

«On est bien contents pour les petits animaux, le toilettage est maintenant permis. Nous, on s’occupe des humains! On veut recommencer le plus rapidement possible, mais de manière sécuritaire. La majorité de notre clientèle est âgée de 65-70 et plus, on ne veut pas les mettre en danger, c’est important que les règles soient respectées et nous serons préparés.»

Les salons funéraires peuvent accueillir des familles, de petits rassemblements, si la distanciation sociale est respectée, mais pas les églises. C’est ce qui agace un peu Mgr Pelchat. «On serait capable de célébrer des funérailles différemment, nous sommes des spécialistes quand même.»

L’évêque auxiliaire de Québec rappelle que son institution a toujours été respectueuse des autorités publiques, une partie de leur clientèle leur reproche même d’être trop dociles face aux consignes de la santé publique. «Le gouvernement dit lui même que la santé mentale des gens, leur santé psychologique est mise à mal. À notre façon, nous contribuons à maintenir un niveau de sérénité, on aide à affronter des épreuves.»

Le Diocèse de Québec attend donc l’autorisation du gouvernement pour entamer sa réouverture progressive. Des messages ont été envoyés à tous les responsables de paroisses pour qu’ils commencent à travailler dans ce sens, notamment pour déterminer les églises ouvriront en premier et trouver des bénévoles.

«Le tout reste à être complété, on va avoir besoin d’aide pour l’affichage aux portes, contrôler les entrées, le lavage de mains, suivre les flèches. Les lieux doivent aussi être désinfectés entre chaque activité. Il y a du travail à faire, mais nous serons prêts», termine Mgr Marc Pelchat.