Presstalis : les salariés marseillais proposent la création d’une coopérative
Les salariés de la filiale à Marseille du distributeur de journaux Presstalis, la SAD, en liquidation judiciaire, ont proposé lundi un projet de société coopérative d’intérêt collectif (SCIC).
by Publié leDevant plus d’une centaine de personnes, les salariés de la SAD ont présenté leur proposition de reprise de l’activité dans l’usine qu’ils occupent, empêchant depuis la troisième semaine la distribution papier des journaux nationaux dans la deuxième ville de France, tout comme à Lyon.
« Nous ne faisons pas grève, nous avons été mis du jour au lendemain au chômage », se sont défendus les représentants CGT marseillais à la tête « d’un projet alternatif » qui permettrait de reprendre la distribution des journaux « dès demain ».
À Marseille, Presstalis emploie 134 salariés, une trentaine d’intérimaires et une cinquantaine de chauffeurs.
Distribution de journaux par La Poste ?
« Nous demandons au gouvernement de prendre ses responsabilités et d’imposer la reprise de la distribution des journaux via un opérateur public », comme La Poste, « le temps que notre proposition se concrétise », a expliqué Maxime Picard, délégué CGT.
Le syndicat défend la création d’une SCIC détenue par les salariés, les usagers et éditeurs, par exemple, sans qu’aucune partie ne puisse dépasser 50 % des voix. Une représentation qui ne préjugerait pas leur participation financière dans la SCIC.
Les salariés du très endetté et principal distributeur de presse en France Presstalis ont empêché lundi la distribution des journaux à Marseille et à Lyon. Ils protestent contre la liquidation de deux de ses filiales, la SAD et la Soprocom, chargées de répartir les journaux et magazines.
« C’est une bataille essentielle. On a du mal à imaginer au moment où le gouvernement annonce un deuxième tour pour les municipales qu’il n’y ait pas de presse dans le pays », a déclaré Olivier Mateu, délégué CGT des Bouches-du-Rhône.
En redressement judiciaire
La liquidation des deux filiales a été prononcée vendredi 15 mai par le tribunal de commerce de Paris, tandis que l’organisation centrale de Presstalis a été placée en redressement judiciaire avec poursuite d’activité.
Ces filiales comptent 512 salariés sur une quinzaine de sites, de Sarrola-Carcopino (Corse) à Nantes en passant par Vénissieux (métropole de Lyon), Toulouse, ou Ensisheim (Haut-Rhin).
Elles desservent près de 10 000 points de vente sur les 22 000 du territoire. Les offres de reprise de ces filiales doivent être déposées jeudi 28 mai au plus tard.