Le bilan de la Fed dépasse 7.000 milliards de dollars !
Malgré l’accroissement fulgurant de son bilan, la Réserve Fédérale n’est pas à court de munitions pour influer sur l’évolution des marchés financiers selon notre chroniqueur Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.
La taille du bilan de la Réserve Fédérale vient de dépasser les 7.000 milliards de dollars, soit l’équivalent de 32% du PIB des Etats-Unis. Les achats d’actifs se poursuivent pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire : la Fed a encore acheté en l’espace d’une semaine environ 111 milliards de dollars d’actifs composés de titres de crédit hypothécaire (MBS), de bons du Trésor (Treasuries) mais également, et c’est une nouveauté depuis quelques jours, d’obligations d’entreprises via des ETF notamment. Au cours des 6 premiers jours de ce programme (annoncé quelques semaines auparavant et qui avait accéléré le rebond des marchés actions), la Fed a procédé à l’achat de 1,8 milliard de dollars d’ETF incluant notamment des obligations “High Yield”, c’est-à-dire des obligations d’entreprises à haut rendement (plus risquées donc) se trouvant en catégorie “spéculative”.
L’afflux de liquidité lié à l’expansion du bilan de la Fed permet aux marchés financiers de bien se maintenir depuis plusieurs semaines dans un contexte économique très sensible. Même si l’expansion du bilan de la Fed est colossale (+66% depuis mars soit 2.800 milliards de dollars en plus, c’est-à-dire l’équivalent de 13% du PIB ajoutés en moins de 3 mois !), sa taille rapportée au PIB est plus faible que d’autres banques centrales. Le bilan de la BCE par exemple représente déjà 46% du PIB de la zone euro et celui de la Banque du Japon représente 116% du PIB du Japon. Sans parler du bilan de la Banque centrale suisse qui représente 122% du PIB de la Suisse !
Ce qui signifie que la Fed dispose encore de marges de manœuvre par rapport à d’autres banques centrales…et pourrait donc continuer à influencer positivement l’évolution des marchés financiers à moyen terme. Un chemin qui ne sera toutefois pas un long fleuve tranquille face aux vents contraires économiques et au regain de tensions politiques entre les Etats-Unis et la Chine.
Alexandre Baradez, responsable Analyses Marchés chez IG France