Huit mois ferme pour l'auteur d'un coup de feu en pleine ville à Châteauneuf-sur-Loire
Le jeune homme de 25 ans voulait mettre fin à la course-poursuite engagée par un membre de la famille d'un garçon dont il avait fracturé la mâchoire, quatre mois plus tôt.
En janvier dernier, Quentin a eu un différend avec des membres de la communauté turque de Châteauneuf-sur-Loire. Lors d’une agression, où des coups ont été échangés de part et d’autre, il a fracturé la mâchoire d’un homme et lui-même a été blessé.
Ces violences réciproques font toujours l’objet d’une enquête de la gendarmerie. Mais à Châteauneuf, la tension n’est pas retombée. Quentin, qui soutient que son logement a été vandalisé, s’est abstenu de fréquenter cette ville, tout le temps qu’a duré le confinement.
Il est pourtant retourné à Châteauneuf, à la fin de la semaine dernière, pour voir des proches et des membres de sa famille.
« Il voulait nous envoyer dans le tas ! »
Vendredi, à la faveur d’une promenade en ville, il a croisé en voiture l’un des frères de l’homme qu’il avait blessé au visage. Une course-poursuite s’est bientôt engagée, au cours de laquelle le véhicule dans lequel se trouvaient Quentin et un ami a été percuté. « Il voulait nous envoyer dans le tas ! » raconte le jeune homme, lundi 25 mai, devant le tribunal correctionnel d’Orléans où il répond, en comparution immédiate, de violence avec arme.
Car, pour mettre fin à la course-poursuite, le prévenu n’a rien trouvé de mieux que de sortir un fusil et de tirer un coup de feu, en pleine ville.
L’arme était chargée à blanc mais elle a eu, de son propre aveu, l’effet escompté : « Si j’avais pas fait ça, la course ne se serait jamais terminée », affirme-t-il, évoquant au passage la crainte que lui inspirent ses ennemis : « Je sais que quand ils tombent à quarante sur une personne, ce n’est pas pour lui faire des bisous ! »
Au regard de la situation, craignant que le climat ne dégénère davantage, le procureur de la République requiert un an ferme.
Moins sévère, le tribunal prononce huit mois, assortis d’un maintien en détention et d’une interdiction, tant de détenir une arme que de paraître à Châteauneuf, durant cinq ans.
Philippe Renaud