https://cdn-static.boursier.com/illustrations/feeds/reuters/berlin-confirme-un-accord-avec-lufthansa-sur-un-plan-de-sauvetage-big.jpg
Crédit photo © Reuters

Berlin confirme un accord avec Lufthansa sur un plan de sauvetage

par Arno Schuetze et Christian Kraemer

BERLIN/FRANCFORT (Reuters) - Le gouvernement allemand et la direction de Lufthansa, sévèrement pénalisée par la pandémie liée au coronavirus, ont annoncé lundi être parvenus à un accord sur un plan de sauvetage de neuf milliards d'euros pour la compagnie aérienne.

Ce soutien financier, qui passe notamment par le fonds de stabilisation économique mis en place en Allemagne pour soutenir les entreprises affectées par la crise sanitaire, "prend en compte les besoins de la compagnie ainsi que ceux des contribuables et des employés du groupe Lufthansa", ont expliqué les ministères allemands des Finances et de l'Economie dans un communiqué commun.

Lufthansa a fait savoir que son directoire soutenait ce plan, en précisant qu'il devait encore être approuvé par ses actionnaires et par la Commission européenne.

Porté par cette annonce, le titre de la compagnie s'est adjugé 7,49% lundi alors que la Bourse de Francfort a clôturé en hausse de 2,87%.

Le groupe Lufthansa a précisé que selon cet accord, qui prévoit d'encadrer les futurs versements de dividendes et de limiter les rémunérations des dirigeants, le gouvernement prendra deux sièges au sein du conseil de surveillance.

L'Etat allemand va prendre une participation de 20% dans Lufthansa, dont il compte se dessaisir d'ici 2023, via l'acquisition de nouvelles actions d'une valeur nominale de 2,56 euros pour un montant total d'environ 300 millions d'euros.

"Lorsque l'entreprise sera de nouveau en bonne santé, l'Etat revendra cette participation et avec un peu de chance (...) il y aura un petit bénéfice", a déclaré le ministre des Finances Olaf Scholz à des journalistes.

Le gouvernement va aussi injecter 5,7 milliards d'euros pour prendre une participation sans droit de vote, dite "silencieuse", dont une partie pourrait être convertie dans une participation supplémentaire au capital de 5% si des échéances de paiement de coupons venaient à ne pas être honorées ou pour protéger l'entreprise d'une prise de contrôle étrangère.

Lufthansa bénéficiera par ailleurs d'un prêt de trois milliards d'euros sur trois ans garanti par l'Etat, auprès de la banque publique allemande KfW et de banques privées.

(Avec Michael Nienaber et Ilona Wissenbach, version française Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)