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Au premier trimestre 2020, l'activité économique française a subi une contraction historique de -5,8%.DDM - MICHEL VIALA

Coronavirus : le PIB français devrait chuter de 8% cette année

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Malgré la reprise partielle de l'activité, la Banque de France s'attend à ce que la croissance française subisse encore de lourdes pertes pendant la période de déconfinement, qui s'ajouteront à celles accumulées pendant le confinement.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé ce lundi à au moins trois points la perte attendue pour le Produit intérieur brut (PIB) pendant la période de déconfinement, deux mois après la mise à l'arrêt de l'économie pour lutter contre la propagation du coronavirus. 

"Nous savons déjà que l'acte I (le confinement général) a coûté à l'économie française près de 6 points de PIB annuel, et que l'acte II pourrait coûter en supplément au moins la moitié, a-t-il affirmé lors d'un discours devant la Société d'économie politique à Paris. À plus long terme, il est difficile de mesurer le temps du retour à la normale ou au 'new normal' et l'on peut craindre certaines pertes durables de croissance potentielle", a-t-il ajouté.

Si le déconfinement a débuté il y a 15 jours, la reprise de l'activité n'est que progressive dans de nombreux secteurs. Et d'autres, comme l'hôtellerie-restauration, la culture ou l'évènementiel, restent à l'arrêt. "Nous devons faire face à un choc inédit qui est à la fois d'offre et de demande; temporaire et en partie persistant; largement symétrique mais aussi asymétrique dans certains impacts nationaux", a souligné M. Villeroy de Galhau. 

Le gouvernement table à ce stade sur une chute du PIB de 8% cette année. Une semaine après le déconfinement, le ministre des Finances, Bruno Le Maire, avait estimé que l'économie avait redémarré "doucement". 

Reprise "lente et progressive"

Au premier trimestre, l'activité économique française a subi une contraction historique de -5,8%, selon une première estimation publiée fin avril par l'Institut national de la statistique (Insee). Et loin du rebond en fanfare du PIB envisagé au début de la crise, la reprise sera lente et "progressive", a d'ores et déjà prévenu l'Insee, même s'il a noté un redémarrage dans l'industrie et le bâtiment dès fin avril. Selon la BDF, l'activité économique du pays a plongé de 27% au mois d'avril, à peine mieux que la chute de la deuxième quinzaine de mars (-32%). Pour le mois de mai, M. Villeroy de Galhau avait anticipé il y a deux semaines une chute plus modérée, aux alentours de -17%. 

M. Villeroy de Galhau a également rejeté l'idée d'émettre de la "dette perpétuelle" comme le demandent certains Etats qui souhaitent ainsi ne s'acquitter que du paiement des intérêts, par ailleurs très bas en ce moment. "Il convient de dénouer ce mythe de monnaie magique", a déclaré le gouverneur. Selon lui, la dette perpétuelle inciterait les investisseurs à exiger "pour une dette sans espoir de remboursement des primes de risque et donc des taux d'intérêt élevés, beaucoup plus coûteux que la dette actuelle".

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