Pas de prime Covid chez Bic Samer: l’intersyndicale très déçue, la direction «regrette»

Distribution de tracts lundi, à l’entrée de l’usine Bic Conté à Samer. Les ouvriers reprochent à la direction nationale de l’entreprise de refuser le versement d’une prime Covid. Celle-ci regrette d’en arriver là mais estime cela ne serait pas raisonnable vu la baisse de son chiffres d’affaires.

C’est de guerre lasse que l’intersyndicale Bic Conté de Samer nous a contactés lundi midi. À l’entrée du site, l’ambiance est bon enfant. Un vigile prend la température des ouvriers qui arrivent en voiture avant de se voir tendre un tract par leurs camarades. Les leaders syndicaux sont mobilisés mais pas vindicatifs. Juste déçus de voir des paroles qui ne se transforment pas en actes. Au début du confinement, la direction de leur site leur avait promis, selon eux, une prime Covid (ou Macron) défiscalisée. Ils ont appris récemment que ça ne sera pas possible malgré la poursuite du travail pendant la pandémie.

« Il ne fallait pas s’engager oralement si c’était pour opérer un revirement complet », regrette l’un. « On a pris des risques pour l’entreprise », déplore un autre pour qui ce refus qu’on leur oppose est un bien piètre remerciement. « On demandait 800 euros, soit 20 euros par jour travaillé, rien d’extraordinaire », lance un des contestataires. Leur mouvement vise à dire leur déception, « on s’est fait avoir, on n’y croit plus de toute façon. »

Le nœud du problème dépasse, de leurs propres dires, le site de Samer, il vient de la direction générale de l’entreprise. Contactée, celle-ci insiste sur « ses regrets » et sa « reconnaissance » du travail des ouvriers dans ce contexte. Mais pas question de donner cette prime, assume la direction du groupe, « dans un contexte de réduction des coûts et de baisse du chiffre d’affaires mondial de 14 % au premier trimestre (3 % en Europe). » Et de conclure « n’avoir rien formalisé par écrit. »