Didier Raoult juge «foireuse» une étude critiquant l’efficacité de la chloroquine
L’infectiologue français Didier Raoult a critiqué lundi une étude parue dans la revue The Lancet mettant en doute l’efficacité de l’hydroxychloroquine pour soigner les malades du Covid-19, la jugeant «foireuse» car réalisée «par des gens qui n’ont pas vu de patients».
«Comment voulez-vous qu’une étude foireuse faite avec les ‘big data’ (masse de données) change ce que nous avons?», lance Didier Raoult, de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection à Marseille (sud de la France), dans une vidéo postée sur le site de l’établissement.
Une vaste étude parue vendredi dans la prestigieuse revue médicale The Lancet jugeait inefficace voire néfaste le recours à la chloroquine ou à ses dérivés comme l’hydroxychloroquine contre le Covid-19.
«Ici (à l’IHU), il nous est passé 4.000 personnes dans les mains, vous ne croyez pas que je vais changer parce qu’il y a des gens qui font du ‘big data’, qui est une espèce de fantaisie complètement délirante qui prend des données dont on ne connaît pas la qualité, qui mélange tout, qui mélange des traitements dont on ne connaît pas la dose qui est donnée», a estimé le Pr Raoult.
Une étude à large échelle
Menée sur près de 15.000 malades, l’étude publiée dans The Lancet est la «première étude à large échelle» à montrer une «preuve statistique robuste» que la chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine «ne bénéficient pas aux patients du Covid-19» selon le Dr Mandeep Mehra, son auteur principal.
«Rien n’effacera ce que j’ai vu de mes yeux», assure de son côté M. Raoult. Le professeur français revendique, dans son groupe de 3.600 patients dont la plupart ont été traités par l’association hydroxychloroquine et azithromycine (un antibiotique), «la mortalité la plus basse au monde (...) à 0,5%».
Dans leur étude, les auteurs publiés par The Lancet ont observé une surmortalité chez les personnes traitées par cette association et recommandent de ne pas administrer ces traitements en dehors des essais cliniques. «Je ne sais pas si ailleurs l’hydroxychloroquine tue mais ici elle a sauvé beaucoup de gens», assure M. Raoult.
Il a aussi balayé l’hypothèse de sérieuses arythmies cardiaques provoquées par ce traitement, assurant qu’à Marseille aucun phénomène de ce genre n’avait été observé malgré «10.000 électro-cardiogrammes» pratiqués.