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Devant l'entrée du centre hospitalier de Brive, cet après-midi, lundi 25 mai, les soignants ont fait du bruit et crié leur colère. © Stéphanie Para

Cette prime de 1.500 euros qui fait exploser la colère et le sentiment d'injustice des soignants de l'hôpital de Brive

Ils ont choisi le jour de l'ouverture du dialogue autour du Ségur de la santé pour faire entendre leur colère. Une centaine de personnels du centre hospitalier de Brive veulent davantage de reconnaissance, une revalorisation de leurs salaires et la prime de 1.500 euros annoncée. 

Ils ont fait du bruit devant l'entrée du centre hospitalier de Brive cet après-midi, lundi 25 mai. Ustensiles de cuisine en main, une centaine d'agents de l'hôpital corrézien ont fait résonner la symphonie de la colère. Des soignants des urgences, du service dédié au Covid-19 ou encore de réanimation, des personnels du laboratoire, des manipulateurs-radio, des ambulanciers, des brancardiers... Ils ont tous donné de la voix.

"Nous sommes en guerre toute l'année"

Une énième mobilisation à l'hôpital public? me direz-vous. Pas vraiment. Cette fois la colère est montée d'un cran derrière l'épuisement d'équipes soignantes "en sous effectifs H-24", "en guerre contre le Covid-19" mais pas seulement. Les slogans le disent bien / "Nous sommes en guerre toute l'année". 

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Un point d'indice gelé depuis dix ans

En guerre pour "1.400 euros par mois pour un brancardier et vingt ans d'ancienneté, pour 1.200 à 1.300 euros pour une aide-soignante en début de carrière, pour 1.500 à 1.600 euros pour une infirmière qui débute. Et un point d'indice gelé depuis dix ans". Les syndicats FO, CGT et CFTC, à l'origine de la mobilisation, savent aussi magner les chiffres. 

80 centimes de l'heure pour les élèves infirmiers

Mais il y a aussi ces élèves infirmiers mobilisés pour faire face à la crise. "On a occupé des postes à temps complet pour 80 centimes de l'heure. L'indemnité de stage en première année, c'est 28 euros par semaine. Certains ont travaillé les nuits, les week-ends... Et nous avons pris beaucoup de retard sur nos formations", explique Ludovic, en première année à l'Ifsi de Brive. 

Valérie, cadre de santé du service P10, dédié au Covid-19, décrit "un sentiment de colère et d'injustice" au sein des équipes. Cette prime de 1.500 euros promise il y a quelques semaines ne sera finalement versée qu'aux établissements de première ligne. "Nous, à Brive, nous avons été relégués en quatrième ligne. Aucun hôpital corrézien ne pourra y prétendre", explique Célia Legeard (FO). Une prime de 500 euros est prévue. 

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Sentiment d'injustice

"Mais à Limoges, ils ont eu autant de cas que nous et pourront toucher cette prime. On ne comprend pas, on se sent trahi, poursuit Valérie. Nous aussi nous avons fait prendre des risques à nos familles, repoussé nos vacances, vécu des situations traumatisantes..."

Un sentiment d'injustice encore amplifié par la prime de 1.000 euros promise aux agents des Ehpad. 

Cette prime, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt. "Maintenant, il faut arrêter avec les effets d'annonce", martèle-t-elle. Une revalorisation des salaires et davantage de moyens humains et matériels sont également réclamés à cor et à cri. "On s'est battu chaque jour pour trouver du matériel pour se protéger, pour soigner..."

Le directeur face aux manifestants

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Le directeur du centre hospitalier François Gauthiez est descendu pour dialoguer quelques minutes avec les manifestants. 'Je ne peux que constater que ne pas loger tout le monde à la même enseigne crée des problèmes", a-t-il reconnu tout en demandant aux personnels "de ne pas être amers par rapport à vos collègues des Ehpad. Vous avez fait preuve d'unité jusque-là. Il faut continuer."

Emilie Auffret 

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